Parcours de mémoires

T.E SYLLIANA la démone

Sylliana, était une jeune Elfe perdue avec son peuple dans les terres du Nord. Le démon noir envoya ses hordes ravager les abords de la frontière qui liait les deux mondes. Le peuple de Sylliana vivait en paix et dut combattre farouchement les milliers de démons qui surgissaient des enytrailles de GAYA.

La frontière était protégée par une magie redoutable, et les peuples Elfes avaient été séparés. La seule issue était de nouveau la magie. Une porte dénergie fut ouverte dans la montagne et ce qui restait du peuple de Sylliana disparut par la porte.

Sylliana s'échappa par une route ancienne que son origine avait inscrite dans ses mémoires. Elle fut touchée par les crocs d'un monstre. C'est la que commence cette histoire et qui va lier Sylliana à Shequem


GWENAELLE

La forêt des Elfes du bois joli

 

 

 

             Voici donc cette forêt, que les pensées de mon maître Brocélian vantaient tant. Elle est majestueuse et profonde. L’émotion me submerge car tout mon être vibre aux accords de sa magie. Nous approchons d’une lisière dégagée, et un poste frontière condamne l’accès. Le domaine des Elfes est interdit pour les autres races et peuples. Les Dieux les aiment et les protègent.

 

            J’avançais lentement vers eux, trois grands Elfes se tenaient  en alerte devant moi. Leurs regards me scrutaient au loin. Madriane la licorne conversait déjà avec eux et je les voyais se rassurer et reprendre une attitude moins guerrière moins méfiante. Ils me demandèrent de rester à quelques distances d’eux et appelèrent un dignitaire qui se trouvait dans la maison forteresse. Une Elfe toute en grâce sortit et sans aucune crainte vint près de moi. Elle posa son regard sur mon armure et mes armes en humant la nature magique de leur fabrication. Elle sourit et me dit,

Les Elfes ont forgé ton armure, et ta lame vient de la pierre sacrée. Source des armes des rois et des reines de mon peuple.

Elle sortit sa propre épée et tapa sur le fourreau de la mienne. Un bruit s’amplifia, et un chant imperceptible retentit dans l’air. Le chant de la magie Elfique rétorqua-t-elle. Puis sérieusement elle plaça ses mains sur ma tête et ferma ses yeux. Il me sembla qu’un remue- ménage s’emparait de mon cerveau. Une voix succéda à l’action particulièrement désagréable. Elle me dit,

Bienvenue dans mon royaume mon frère Shequem.

L’ Elfe semblait euphorique et se cachait pour rire, car ma tête semblait être celle de quelqu’un qui venait de se réveiller brutalement.

 

           Rapidement, car les Elfes se déplacent toujours ainsi, nous fûmes entourés par un autre groupe important et surtout très fortement armé. L’insécurité semblait avoir pris possession de leurs frontières. Ils étaient particulièrement vigilants et aux aguets. Le groupe pénétra dans la forêt  et comme la magie semblait vouloir les accompagner, la cité de la reine fut rapidement atteinte. L’architecture des Elfes reprenait les souvenirs de leurs cités antiques, perdues dans l’espace. Les élancées des maisons fortifiées cachaient à peine les grandes arches franchissant les rivières et les contreforts de la montagne sacrée. Tout retraçait l’harmonie de leur sensibilité et la force de leur esprit guerrier. Nous avions stoppé devant un pont passant au dessus d’un profond précipice. Au fond de celui-ci coulait la rivière porteuse de leur magie. Elle s’engouffrait dans les profondeurs de GAYA et seules les reines avaient accès aux cryptes qui accueillaient les eaux du torrent

 

            La rivière descendait de la montagne. Je ressentais que ce lieu deviendrait bientôt la continuité de mon initiation comme le désiré Brocélian. J’eu une pensée pour Sylliana, et me demandais ce qu’elle devenait. Je sortis de ma torpeur, car les Elfes m’informèrent que la reine m’attendait. Ils repartirent vers la frontière et je restais seul avec mon amie Madriane. La licorne, m’informa que pour elle aussi le temps du repos était venu. Maintenant, ma route devait se poursuivre sans elle. Elle posa son museau contre ma tête et me dit au revoir. Elle disparut en murmurant GAYA m’appelle Shequem, et Sylliana aussi. Il faut que je m’occupe d’elle maintenant.

 

              Je me retrouvais seul à présent et d’un coup, la cité Elfique sembla déserte et abandonnée. J’avais l’impression qu’une éternité venait de tomber et que je devenais spectateur du temps. Quelqu’un me tira par ma cape, je me retournais et tombais sur une Elfe d’une grande beauté aux cheveux et aux yeux d’un vert lumineux. Elle était vêtue d’un juste corps la serrant à la taille, et une épée longue et fine était sa seule arme. Elle portait un diadème de petites perles enserrées dans un métal féerique qui paraissait sans cesse bouger sur son front.

 

 

           Elle se nomma :

 

Je m’appelle Gwanaelle, fille de la reine des Elfes. Tu n’as pas l’autorisation de franchir le pont de notre cité. Pas encore, tu dois acquérir la sagesse de l’oracle des profondeurs. Je suis venue pour te conduire dans la crypte des mères. Je connais le chemin, mais toi, tu devras comprendre ce que chaque rune rencontrée te dira. L’oracle te le demandera et je ne pourrais plus t’aider en bas, chaque magie à ses lois et sa puissance. Ce qui est ici n’est plus là bas. Mais plus que la fille de la reine, je suis ta sœur Elfique, comme les Dieux en ont  décidé jadis. Ta sœur Karmique, bénie comme toi par les trois runes de la vie, les trois puissances de GAYA. Ses trois visages symbolisés par les trois sœurs de lumières. Ici Shequem, tu n’as plus besoin de ton armure et de tes armes.

 

 

 


08/01/2012
0 Poster un commentaire

Les rêves de SHEQUEM

Les deux rêves de Shequem

 

Les échos

 

           Nous sommes  un peuple venu de mondes que vos mémoires connaissent. Seulement l'oubli à noyé celles-ci dans le choix d’une  vie définie par vos ancêtres. Il y a des siècles et des siècles, nous étions une même famille, cousins mais unis. Quand la source immortelle aima la Terre nommée GAYA. Elle envoya ses enfants pour l'aimer aussi, des âmes devinrent matières. Ces âmes aimèrent avant GAYA l'espace et d'autres planètes. C'est sur elles que nous fûmes lumières dans la force de la magie du cosmos. Notre cœur porte toujours les mémoires karmiques et notre tristesse est grande de vous voir si égoïste dans votre monde superficiel.  Vous avez oublié les magies des éléments, et rejeté la source dans le cérémonial. Nous percevons votre plan car nous sommes si proches et attendons. Que le grand message d'amour parti des mondes lointains parviennent jusqu'à vous. Nous serons alors réunis enfin pour un autre rayonnement, un autre exode. A la création de GAYA, les ruisseaux de la vie irriguèrent les terres, et l'amour s'imposa. Nous fûmes les premiers à aimer GAYA, ses lacs et ses fleuves, ses forêts profondes. La magie des premières âmes nous donna des cousins, et des voisins, et des compagnons. Notre magie illumina nos âmes, éternelles contemplatrices des merveilles de l'amour. Nos peuples se multipliaient sur une terre accueillante, nous étions énergies. Et nos corps se dessinaient car les forces du sol et de l'air muaient en nous. Nous devînmes matière et nos sens furent liés aux racines de toutes créations. Mais les lois de l'univers imposent aussi l'équilibre, et le mal nous suivit. Il créa aussi dans sa fourberie et son obscurantisme ses légions de démons. Nos créateurs nous demandèrent de veiller sur GAYA et de combattre le mal.

 

            Durant des siècles chaque Elfe chassa les démons, chaque Elfe aima la vie. Nos mages comprirent les symboles de la création, et chaque minéral, végétal reçut un guide. Ainsi fut créé les nymphes, gardiennes des secrets et des rêves, toujours présentes dans vos nuits. Ainsi fut créé les fées pour aimer les êtres et veiller aux équilibres de la magie. Ainsi fut créé les nains pour habiter les galeries de GAYA et empêcher les démons de perturber GAYA. Ainsi furent créer les petits peuples qui vous fuient maintenant car vous les pourchassez par votre ignorance. Ainsi les contes et légendes furent inscrits dans l'histoire des plans   Ainsi furent créés les animaux fantastiques pour veiller aux symboles qui nous ouvrent la connaissance

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conscience

 

Chacun plonge dans ses aspirations, et en fait une inspiration

Chacun conteste la place de l'être dans cette réalité choisie par lui

Chacun se pose les questions sur le devenir de l'être sur terre

Chacun échange des rites, des dérives et des élucubrations

Chacun cherche les raisons des dérives de notre civilisation.

 

J'aimerai aller au delà des frontières, illusion matérialiste de l'être

J'aimerai que mon âme soit dans la pleine harmonie de la foi, universelle réalité

J'aimerai tant que les êtres de se croire des dieux à la place de la création, autre illusion

J'aimerai que la conscience sorte de cette philosophie, maîtresse des pouvoirs de l'homme

 

Et pourtant, je marche la tête haute de mon amour profond de toutes vies

Et pourtant je n'ai pas d'obstacles m'empêchant de composer mes textes dans l'envers du miroir

Et pourtant l'être demeure créature de Dieu, quel qu'il soit ou qu'il vive et ses croyances

Et surtout Dieu n'appartient à personne car nous sommes tous et toutes des parcelles de sa lumière

 

Voilà pourquoi je marche dans ce réel et cet irréel, sans peur, avec un grand bonheur

Voilà pourquoi j'aime vous le faire partager au delà du jugement qui marque bien le sceau de l'homme

Voilà pourquoi je crois, dans ma foi, dans ce dieu d'amour dans la poésie de la vie, éternelle mère

Voilà pourquoi je suis heureux de préparer d'autres émerveillements, d'autres vies, d'autres amours

Je t'offre le partage de la conscience du monde, ou nos âmes se rappellent qu'elles se reconnaissent

Je t'offre les pénitences des erreurs et de la reconnaissance de notre élévation pour tendre la main aux malheureux

Je t'offre ce qui te semble bon de rêver, pour que nos consciences soient unies

Je t'offre le chemin, d'un monde meilleur, que nos actes sans jugement, nommeront espoir.

 

 

 


08/01/2012
1 Poster un commentaire

La route de la montagne, séparation

La route de la montagne

 

            Bien que le baiser des deux disciples du mage fût partagé par une pulsion naissante, les dieux mirent une barrière. L’oracle du temps demanda de revenir en arrière car il savait bien que le futur serait difficile pour eux. La nymphe Elvinia dût corriger son action, qui avait été dictée pas son cœur, pour unir les deux jeunes. Les nymphes aiment tant l’amour qu’elles changent parfois les lois pour se délecter de la fougue amoureuse.

 

             La route ne fut donc pas interrompue par la halte auprès de l’arbre majestueux. Les deux compagnons continuèrent donc à s’éviter du regard afin de ne pas faire naître en eux la passion.

 

            Au bout de celle-ci, la tour du mage apparut au loin. Madriane la licorne attendait calmement Shequem. Elle lui dit que le moment de la quête dans la montagne était venu. Il fallait que Shequem se sépare de Sylliana car chacun devait suivre les lois posées par les dieux. Sylliana s’arrêta devant la licorne, et pendant un certain temps elles confrontèrent leurs regards. Ni l’une ni l’autre ne baissa cette opposition et le secret fut gardé sur la raison même de cette action. Il sembla qu’un message passa puisque les licornes demeurent éternellement les messagères des Dieux.

 

          Sylliana se tourna vers Shequem et lui dit

 

« Continues donc ta route puisque les Dieux le veulent ainsi. Moi je rejoins la tour pour acquérir la connaissance de mes sœurs de l’ombre « elle s’élança sur le chemin, puis se retournant, lui lança « tu m’appartiens, n’oublies jamais cela, jamais, Et que la nuit des temps soit témoin de cette fusion et de mon action future »

 

 Elle disparut en courant et Shequem la perdit de vue, figé qu’il était par son impétuosité.

 

        Il se dit en lui-même, que les filles sont compliquées, pour rendre les sentiments aussi difficiles de compréhension. Malgré un ressentiment inscrit au fond de son cœur, il rejoignit Madriane. La route de la montagne n’était pas très sûre, et des incursions de créatures avaient placé les Elfes en alerte. Shequem devait s’armer pour pouvoir se défendre éventuellement. Madriane frappa le sol de ses sabots, et une armure légère apparut avec une épée courte taillée dans le cristal. Elle lui expliqua que cette épée était en réalité un bâton de magie et que le cristal absorberait toutes les énergies des agresseurs. Un arc et des flèches se positionnèrent sur l’armure dès que celle-ci fut endossée par Shequem. Cet arc devait servir à éclairer l’incursion de l’équipe dans le ventre de GAYA. Chaque flèche tirée chasserait l’ombre au profit de la lumière des minéraux activée par la magie des Dieux.

 

         Shequem avait fière allure, un adolescent presque jeune homme, à la carrure impressionnante. Armé comme il l’était, il ressemblait à un jeune Dieu. Des chuchotements provenant des fourrés laissaient deviner l’effet qu’il faisait dans les petits royaumes féeriques. Les fées et les nymphes accouraient pour rechercher des bisous. Oui je vous le confirme, elles adorent les bisous.

 

           Madriane et  Shequem prirent la direction de la montagne, en passant par la forêt du bois joli des Elfes. Ils s’éloignèrent de la tour du mage et ne virent pas que Sylliana était tombée dans un traquenard.  Des créatures répugnantes sorties d’un vortex temporel voulaient la saisir dans des pinces impressionnantes pour la mettre dans un chariot ou une cage l’attendait. Mais Brocélian veillait et son courroux fut féroce. Comment des créatures démoniaques avaient-elles osées franchir ses barrières magiques et venir capturer l’héritière des terres sombres. Il avait d’autres ambitions pour elle. Des oiseaux de feu jaillirent de sa tour et plus aucunes créatures ne restèrent vivantes. Elles disparurent dans des gerbes étincelantes et Sylliana resta inanimée sur la terre. Des gardiennes du temple apparurent et la prirent dans leurs bras. Mais elle avait été mordue par une créature et son bras commençait à devenir purulent. Il fallait d’urgence activer les incantations de la crypte sacrée de GAYA.

Madriane ressenti la tragédie qui se déroulait et en tant que gardienne des clefs de la crypte , elle appela les sœurs en leur demandant de veiller sur Sylliana.

Nous continuâmes notre quête et comme la nuit venait, nous nous installèrent pour une nuit de repos.

 

Cinquième poème ; le rêve de Sylliana

 

Mon sang se fige et mes espoirs s’écroulent

Je t’implore mère de venir chérir ta fille

Mon corps porte le deuil de tous ces massacres

Et je hais les démons qui en sont les responsables.

Mais mon âme est ternie par cette ombre nouvelle

Qui insidieuse et pernicieuse noie mon amour

Je lutte contre cette incantation qui a faim de moi

Pour convertir mon âme aux pouvoirs de l’empereur noir.

J’aime Shequem au plus profond de mes gènes

Car il est comme tu me l’avais annoncée mère chérie

Dans son corps coule la sève du nouveau monde naissant

Et il fera de mon corps l’éveil de mon désir d’enfant

A la fois Elfe et humain, il s’éloignera des Dieux

Pour honorer de sa foi la seule source éternelle

Je me sens défaillir mère, dès à présent

Et maintenant la morsure corrompt mon sang

Je vais élever la souffrance sans perdre mon amour

Mes prochaines années vont se vivre dans la pénitence.

Ma vie passe chère mère, comment serais-je bientôt

J’ai peur des lendemains et mes actes seront ternis

Par cette volonté de nuisance et de donner les tourments.  Au seul être que j’aime, mère, je voudrais mourir. Mais les dieux veillent et le temps s’établit

Je rêve, mère lentement je tombe dans l’oubli.

 

 


08/01/2012
0 Poster un commentaire

Je rencontre Sylliana

 

         

 

 

 

 

Avant de partir avec Madriane la licorne sur les chemins de la montagne, le séjour de préparation aux futures révélations avait pris fin dans le lac. La nymphe Elvinia était satisfaite de ses incantations et comme toute nymphe adulte et vénérée par les plus jeunes, elle était possessive. Elle aurait voulu me garder dans son royaume, seulement elle avait conscience des bouleversements qui s’opéreraient bientôt. Elle me conduisit près de l’escalier minéral et déposa sur mes lèvres un baiser de mère. Etrange sensation sensuelle et charnelle pour un adolescent mais aussi émotionnelle car je m’attachais à elle, retrouvant ces liens qui me manquaient et me manqueraient tout au long de mes existences.

 

         Dès que j’eus posé les pieds sur l’herbe tendre, l’environnement me parut nouveau, transformé. Il me semblait comprendre les murmures de la forêt. Mon ouïe était devenue fine et  mes sens captaient toutes les nouvelles perceptions. Je savais que je devais apprendre et intégrer tout ceci en moi, me révélant ainsi en personnage nouveau. Cet éveil tant désiré par mon précepteur s’accomplissait par  mes actes .

 

           Mes réflexes me conduisirent vers ma hutte, mais il n’y avait plus de traces de celle-ci. Sur le sol, une étoffe d’un vert émeraude semblait m’indiquer un chemin à suivre. Tous les dix mètres, je trouvais au sol cette même étoffe. Je suivis donc ce tracé et au bout d’une longue marche, me faisant prendre conscience de la complexité du domaine du mage, j’arrivais dans une clairière ou un autel en pierre présidait. A proximité de lui, une adolescente était assise et regardait dans ma direction. Elle ne se leva pas et ne manifesta pas de signes de joies.

 

Je m’approchais d’elle et nous restâmes un long moment à nous observer. Je me présentais à elle.

-Bonjour, je m’appelle Shequem et toi ?

Pas de réponse, mais elle ne baissait pas les yeux. Ceux-ci étaient d’un noir profond, avec en périphérie des éclairs pourpres lui donnaient un potentiel magique intriguant et passionnel.

 

           J’insistais, de longs moments, en la contemplant aussi car sa silhouette ne me laissait pas indifférent. Elle avait, comme son regard, les cheveux noirs, et un filet de dentelles bleues et vertes  courait dessus. Ses cheveux descendaient jusqu’à la taille mettant en valeur un corps que seules les nymphes m’avaient montré auparavant.

 

Elle était vêtue en garçon et à sa taille pendait un stylet qui lui donnait une allure guerrière.

Elle ne bougeait toujours pas et je commençais à me lasser de cette rencontre, envisageant déjà de poursuivre ma route sans m’intéresser à elle.

Elle éclata alors de rire, et me dit :

 

-Pauvre petit Shequem, tu me dévores des yeux n’est-ce pas ? Tu es effrayé de trouver sur ta route une jeune fille ? Je te fais si peur que cela ?

 

Puis reprenant une allure plus posée, elle me dit,

 

-Je suis Sylliana, fille des Elfes des terres sombres. Mon peuple a disparu car les forces de l’ombre les ont réduits en esclavage. La lumière de la source ne nous protège plus au Nord et tous les êtres sont chassés ou périssent dans l’avance de l’armée des malfaisants. La magie des Elfes s’est manifestée, mais seuls les enfants de mon peuple ont pu être sauvés. Chaque clan a récupéré des enfants et ils vivent maintenant avec leurs cousins. Brocélian est venu me chercher dans les marais ou je m’étais enfouie. J’ai été blessée par une flèche tirée par un soldat. Mon sang a été corrompu par des miasmes douloureux. Mais le mage m’a soignée et m’a demandée de t’attendre, petit Shequem.

 

            Je ne pus jamais accepter de m’entendre appeler ainsi. Je n’étais déjà pas petit car je la dépassais de presque deux têtes, et que cette arrogance allait la suivre

 

          Elle se leva, puis venant vers moi, elle me prit la main et me toisant, me sourit et en me donnant un petit coup de poing dans les côtes me dit, « et bien en avant mon compagnon » et rajoutant doucement, « tu n’es pas mal, mon prince « et elle s’esclaffa de nouveau.

 

Décidemment, notre avenir direct allait devenir chaotique entre nous

 

 

Second poème :

 

Pourquoi devais-je t’aimer dès le premier regard

 

Quand mes yeux ont découvert les tiens

 

Je me suis perdu dans un abîme lointain

 

Et mon cœur bouleversé a demandé l’amour

 

Ton corps, ton parfum, cette féminité toute Elfique

 

Je me suis abandonné aux rêves les plus fous.

 

J’ai regardé ton corps, et je t’ai aimé, pourquoi, je ne sais

 

J’ai pressenti que les années seraient pour moi très difficiles

 

Pour ne pas sombrer dans l’abime de tes yeux

 

Pour ne pas te demander aussi de m’aimer,

 

Parce que malgré tout nous étions différents

 

Pourquoi donc devais-je t’aimer dès le premier regard

 

 

 

 

 

 

 

 

           Sur le chemin parsemé de feuilles multicolores, les pas de deux compagnons semblaient conditionner le silence de la forêt. Les petits animaux mystérieux couraient autour d’eux en jouant cherchant à lever chez les jeunes adolescents leur intérêt. Mais le garçon semblait interrogateur et la jeune fille ne laissait rien transparaître de ses sentiments. Elle jetait parfois des coups d’œil sur son voisin puis elle reprenait de suite une vision qui semblait se perdre très loin par delà les montagnes. Son passé lui manquait et ses terres aussi. Bien que bloqué par la magie, beaucoup de peuples n’avaient pas plongé dans le camp des démons. La volonté des divinités les avait jusqu’à présent protégée.

 

               Leur présentation n’avait rien arrangé, et chacun gardait maintenant une distance par rapport à l’autre. Pour le moment, les deux êtres tentaient de ne pas se frôler et surtout de ne pas se toucher, par peur d’une inconnue réaction qu’ils fuyaient. Mais les cœurs battaient au rythme de l’amour. Un amour cher aux avatars qui se révèlerait dans un temps encore lointain. Mais ils étaient promis l’un à l’autre. Il leur fallait avant tout s’affronter et développer l’intrigue pour se retrouver.

 

               Shequem marchait en tête s’appuyant sur un bâton qu’il venait de trouver. Bien épais et costaud il assurait le maintien de ce corps de garçon qui commençait à s’affirmer dans la puissance des muscles et la résistance d’un métabolisme déjà apte aux combats.

 

               Sylliana le suivait de près mais elle pouvait ainsi détailler chaque muscle de ce corps qu’elle découvrait. Elle, la fille Elfe des terres sombres. La princesse promise aux divinités, qui venait de perdre son peuple, ses amis et ses parents. La nostalgie gagnait son âme.  Elle qui jamais n’avait pu observer les premiers humains que les légendes donnaient comme les derniers survivants des prochains cataclysmes des temps futurs.

 

              Peu de choses opposaient les deux races, mais la beauté des Elfes était réelle. Leurs corps étaient racés, fins et musclés. Ils étaient endurants et cultivés. Les filles Elfes avaient souvent comme marraines des nymphes, ces demi-déesses des éléments qui aimaient tant tenter les êtres masculins et qui les plongeaient dans un amour perdu et éternel.

 

               Ils franchirent un petit pont de pierres et s’arrêtèrent sous un arbre imposant car la faim commençait à se faire sentir. Dans le domaine de Brocelian, tout venait quand les souhaits se posaient dans les besoins. Il y eut donc une table de deux places, avec deux chaises végétales tressées par le petit peuple des feuillages. Puis deux assiettes taillées dans un cristal de roche clair avec des reflets jaunes. Pas de couverts car en ce temps là, nous mangions avec les doigts, et oui vous le savez bien amis (lecteurs)

 

           Les deux chaises avaient été placées  sans possibilité de changer d’endroit. Ils durent donc s’asseoir l’un contre l’autre avec réticences d’ailleurs. Dès qu’ils furent assis, une musique s’éleva et le tronc de l’arbre s’ouvrit laissant le passage à une cohorte de petits animaux dansants et criants. A la suite du cortège, Elvinia, la nymphe du lac vint à eux, portant un plat avec des fruits savoureux et une boisson qui fit disparaître la fatigue de cette journée.

 

            Elvinia posa ses deux mains sur Sylliana qui ne protesta pas. Elle pleura même semblant évacuer toute son histoire récente. Shequem sentit son cœur battre et l’envie de la serrer contre lui prit naissance . Mais il se garda d’intervenir dans l’action d’Elvinia, la laissant finir la magie exercée sur Sylliana. Elvinia prit les mains des deux jeunes gens et les levant vers le ciel plaça cette incantation

«  Par la volonté de Séléné et la grâce des quatre directions que je nomme, le Nord, l’Ouest, le Sud et l’Est, je vous demande Dieux de l’univers de prendre sous votre protection les enfants de la source divine. Que l’avatar que je nomme Brocélian, les guide vers la sagesse et la grâce, même après ce qu’ils vont vivre, chacun dans sa quête, chacun dans son temps. Qu’il en soit ainsi « 

 

Ce fut le premier baiser que je donnais à Sylliana et qu’elle me rendit après qu’Elvinia disparut dans le ventre de l’arbre majestueux.

 

Troisième poème  L'être lumière

 

Il rayonne, car el lui réside maintenant la paix

Il a compris les liaisons subtiles,

Qui animent tous les éléments de la vie.

Son sourire est celui des étoiles,

Car dans ses yeux, elles brillent

Au firmament de la lumière

L'arc en ciel n'est pas figé

Ses couleurs deviennent une vibration.

Les esprits mauvais fuient

Mais certains tombent sous le charme.

Dans leurs cœurs meurtris

La lumière les prend dans son amour

L'être lumière forme une équipe

Qui vogue maintenant

Sur un bateau de lumière

Les îles de chacun deviennent communes

Elles changent aux désirs de des cœurs humbles.

Il y a de nouvelles portes de lumières

De nouvelles âmes en paix

Il y a les enfants, oui,

Ces merveilleux enfants, venant de si loin

Il y a la réminiscence de la vérité pour certains

Et l'ouverture de la conscience

Mon cœur palpite de mille chansons

De tous ces accords offerts aux plus humbles.

Les parasites s'estompent

Car la lumière rayonne davantage

Témoignons tous et toutes de cette vérité

Sans faux semblants, sans cacher notre nature.

Les mains offertes à la vie

Dans l'amour de la source, simplement mère éternelle

Quel plus beau témoignages de parler d'amour, en toute liberté

Débarrassé du carcan de la culpabilité.

Je me présente nu devant toi,

Car mon cœur est pur et rayonne dans la lumière

Rien ne ternira le message d'amour,

Universel par delà les plans

Notre bateau navigue sur les flots des sentiments

Pour offrir au cosmos la vérité de lumière

 

 

 

Quatrième poème   Transition

 

 

Je veux de ton écoute mon coeur, être cette poussière d'étoile

Pour que la sage légende des amours puissants

Viennent quérir dans mes larmes; la substance de la vie

Les frissons du grand bond, se sentent parfois présents

 

Quand mon corps me rappelle qu'il peut rompre son élan

J'entends alors, les litanies célestes, dissocier leurs eaux

Aussi belles que conscientes, dans nos âmes si aimantes

Dans mes visions présentes, je me voyais quérir

 

Dans des mondes ou d'autres vies, me tendaient les bras

Cette coupe ou le miel et le vin céleste

Me donnait la grâce de me sentir humain.

Me voici moi Shequem sur la dérive du temps

 

A confondre mes plaies avec mes miasmes rampants

Car je t'ai aimé d'un désir  puisant dans mon corps l’ivresse,

Sylliana, fille des ombres, ou es-tu à présent ?

Quand mes souvenirs caressent ce premier baiser

 

Et que tes mains se posèrent sur mon corps brûlant

La magie de Brocélian confondit notre jeunesse

Pour faire de cet échange, les prémices d’une conquête

Je perdis dès lors toutes notions de doutes

 

Pour vivre auprès de toi l’intense volonté d’aimer

Nous vécûmes ainsi trois petites années

Ou dans la tour du maître, nous acquîmes notre magie

Pour ensuite vivre la plus grande tragédie, inconsciente Sylliana

 

 

Par tes désirs cachés tu me livras au démon

Et dans mon cœur, je te perdis définitivement

Voici maintenant l’errance et les tourments

Et je crie chaque nuit à ma mère lunaire

 

Au combien est prenante cette éternelle prière

Moi qui erre, le cœur triste dans cette amnésie fatale

Que serais-je sans toi mon si fort amour

Le soupçon de mon corps me rend coupable souvent

 

Je ne peux plus aimer, et mes rêves m’emportent

Le sablier du temps supporte ma fuite à présent.

 

 

 

 

 


08/01/2012
0 Poster un commentaire

L'enfance de SHEQUEM

 

Notre rencontre :

 

          Dans cette vallée offerte à toutes les beautés imaginables, je passais de longs moments seul à la découvrir. Brocélian, m’expliqua que l’accès à la tour n’était pas pour tout de suite. Il fallait d’abord m’accoutumer à l’atmosphère particulière chargée en magie ancestrale. Je choisis donc de m’aménager une hutte en branches et en feuilles à proximité d’un petit lac et d’une cascade qui s’éparpillait joyeusement sur des galets et des rochers. Je trouvais cet emplacement propice à mes réflexions sur cette nouvelle vie qui s’annonçait.

 

          La nourriture était abondante en fruits, en légumes qui poussaient de façon anarchique mais la magie dominait et j’eus vite fait de lier mes souhaits à la réalité sans jamais abuser de ce je pouvais consommer.

 

         Ma hutte était agréable à vivre car le temps demeurait doux et tempéré. Au bout de quelques jours, un matin, une licorne se trouva à proximité du lac et buvait cette eau si pure et lumineuse. Je m’approchais d’elle et la senti curieuse et sereine. Elle n’éprouvait aucune peur, bien au contraire. Je respectais sa soif et m’assis sur un petit rocher. Quand elle eut fini, elle s’ébroua en tapant le sol de ses pattes avant. Puis elle vint à ma rencontre, doucement, sans se presser, en s’arrêtant parfois pour sentir une fleur. Je me dis que les licornes étaient bien malicieuses dans leur féminité. Je la voyais qui m’observait et elle prenait tout son temps, comme un jeu dans lequel elle voulait orienter les règles.

Et puis elle décida de  communiquer, comme seule une licorne peut le faire. Elle passa par la pensée. Elle s’appelait Madriane et était détentrice des clefs de la crypte sacrée de GAYA. Clefs qui passaient par des fréquences émises par le cœur des initiés. Madriane résidait chez les Elfes du bois joli qui bordait la vallée du mage et permettait l’accès à la montagne. Cette forêt était interdite et des charmes empêchaient quiconque de s’en approcher. Seul Brocélian pouvait y accéder car il protégeait ce peuple.

 

               Madriane m’apprit que ces Elfes différaient des autres peuples, car ils avaient accompagné sur cette terre l’avatar créé par la source divine. Il semblait que les anges avaient voulu ainsi accompagner sur ce monde l’un des plus beaux d’entre eux choisie par la source pour la représenter.

 

              Elle passa quelques temps avec moi à m’enseigner les liens que chacun entretien avec les éléments. La nature, génératrice des sensations, des perceptions. La magie de l’eau dans les reflets des tourbillons et de cette vision sur les mondes profonds. J’appris à communiquer avec tous les êtres impalpables qui nous accompagnent dans les plans multiples environnants.

J’avais chaque jour la sensation de devenir différent, j’étais encore un enfant, presque adolescent. Mais mon cœur s’accordait avec amour avec tout ce qui m’entourait. Mon âme accédait à cette poésie instinctive qui souvent me faisait pleurer, car je ne pouvais pas encore comprendre ces pulsations émotives qui m’envahissaient.

 

             La licorne ne pouvait qu’être merveilleuse, fragile certes, mais terriblement porteuse d’une magie différente, comme une image virtuelle conditionnée par les rêves. Je m’aperçus que progressivement la licorne devenait matière dans mon cœur. A mieux l’aimer et comprendre, elle peuplait mes souvenirs et intégrait mon ADN humain comme porteuse d’une évolution future.

 

           Madriane aima Shequem, et Shequem aima Madriane. Nous courions sur les chemins, et je vis de plus en plus de petits êtres sauter de joie à notre approche. J’entendis les rires des nymphes que je ne pouvais pas encore apercevoir. Mais elles devaient certainement envisager les tracasseries qu’elles me feraient plus tard. Connaissez-vous les nymphes ? moi oui, et elles ne sont pas de tout repos, surtout quand elles décident de vous taquiner. Mais les nymphes devinrent aussi mes amies et à certains moments de mon adolescence mes amours. Chut ne le dites pas trop fort, parfois les souvenirs reviennent et là, je serai mal à l’aise pour justifier certains choix.

 

             Un matin, cela faisait en temps terrestre 1 année que j’étais seul dans cette vallée, Brocélian choisit ma date anniversaire pour venir me voir. Madriane courba la tête et le toucha de sa corne lumineuse, qu’il caressa affectueusement. Il me dit :

« Mon fils Shequem, il est temps maintenant que tu passes la seconde étape de ton initiation. Après la recherche de toi même et la révélation de ta sensibilité, tu dois comprendre tes réceptions. Madriane va te conduire dans la montagne pour que tu rencontres le cristal d’amour, ce vaisseau qui jadis m’a conduit ici avec ma famille. Les Elfes seront tes guides, et te tu lieras avec Gwanaelle, ta sœur Elfe amie de Madriane. »

 

            Il est temps aussi de te dire que bientôt, tu ne seras plus seul. Une autre apprentie poursuit aussi le même enseignement que toi dans cette vallée. Mais la magie régnante ne vous a pas permis de vous rencontrer. Elle se nomme Sylliana et vient des frontières du Nord, la ou l’obscurité gagne sur la lumière. Elle est fille de la nuit mais l’oracle du temps a décidé que vous seriez unis par l’enseignement des tables des avatars.

 

             Brocélian disparut et je m’écroulais inconscient dans un sommeil qui dura une semaine. Du lac sortirent des sirènes et elles me prirent dans leurs bras. Un escalier d’eau apparut et elles l’empruntèrent pour me déposer sur un lit d’algues luminescentes. Elvinia la nymphe mère du lac vint vers moi et durant la semaine de sommeil, elle imprégna chaque cellule de ma peau d’un fluide d’éternité et c’est ainsi que commença l’éveil de mes mémoires 

 

 

 

Premier poème des songes.

 

Mère, subtile et forte caresse qui me donne l’amour

Dans la senteur des épices divins je t’écoute

Tu me parles de cette cité, ou tu m’as conçu

Quand le flux et reflux du temps chargeaient mes mémoires

Je suis dans cette brume, que le lac dissipe

Par son eau je m’élève vers toi, serein et fier

De porter l’épée de ma longue destinée

J’irai dans les grottes souveraines embrasser le cristal

Pour qu’il me reconnaisse et accepte mes prières.

Chaque cellule de mon corps vibre et reçoit

Les fragments de ce livre au combien porteur de symboles

Je ferai de cet héritage, un idéal de vie

Pour construire ton royaume au delà des cataclysmes

Mon âme gardera ces mémoires car tu me le demandes

Comme une poussière d’étoile, je nommerai les justes

Et dans ce ciel magique, les astres chanteront

D’autres âges, d’autres temps nous nous retrouverons

Et nous danserons sans jamais cesser d’aimer

La magie de la création au combien renouvelée

Par la volonté de la source seule mère de toutes mères

Qui dans sa création appelle l’équilibre des décisions

Car la balance penche, de plus en plus vers le mal

Et nous, enfants de la pensée lumière nous armons notre idéal

Pour un renouveau cosmique recherchant nos lignées

L’échelle du temps n’aura plus de durée

Tant que ce qui sommeille dans nos profondes pensées

Pourra s’éveiller en toute gloire pour construire une nouvelle cité

Dans les temps futurs je serai, maître de ces pensées, je le ferai

Conduire les nouvelles âmes dans ton sanctuaire révélé.

 

 

 

 


08/01/2012
0 Poster un commentaire