Parcours de mémoires

Les druides d'outre temps

Dans les frôlements de sa tunique faite d’un voile si léger que la nudité apparente semblait ignorer, la belle s'appuyait sur les rebords de la haute fenêtre de sa tour de vie lui laissant apercevoir au loin la tour de son aimé. Ce que la pleine lune lui autorisait quand elle brillait dans le ciel étoilé juste au dessus de sa tour. Seule une lumière intense laissait comprendre qu'il travaillait encore et toujours dans son laboratoire sur des manuscrits vierges de textes que ses pensées marquaient en lettres de feu quand il tournait les pages, plongé dans ses rêves créateurs de scènes .  Il semblait ne rien écrire sur les pages blanches et pourtant les phrases apparaissaient par la magie et la force de son âme au fil de sa concentration. De temps en temps il jetait un coup d'œil par la seule fenêtre de sa tour, car il savait que sa belle, perdue dans un autre plan , l'attendait. Si la belle

pouvait apercevoir sa tour, lui était condamné à un exil total car autour de la tour des brumes épaisses l’empêchaient de sortir et de s’aventurer pour découvrir ce plan d’exil. Il s’était donc résigné à cette vie de recherche et d’écriture. Aidés pour cela par les peuples féeriques qui restaient toujours en contact avec son âme, car la magie ne pouvait pas les atteindre dans leurs plans ou d’autres magies beaucoup plus puissantes les protégeaient des tentatives extérieures.

 

Depuis de nombreuses années déjà, un grand charme avait été lancé sur eux et leur amour et même si les deux tours se faisaient face dans la réalité des dieux, elles existaient en réalité sur deux plans différents . Il cherchait donc dans les manuscrits sacrés portés vers lui par des guides de lumières et par son propre travail de visions, les symboles qui briseraient ce charme. Le seul moyen qu’il avait envisagé résidait dans l'écriture des mémoires des plans que sa médiumnité lui dictait inlassablement. Il savait qu’inéluctablement il trouverait la clef. Dans un plan supérieur ou des énergies de lumières contemplaient les vies des plans , une âme d’une grande bonté le regardait évoluer et chercher l’issue de son malheur. Elle lui souriait comme  seule une maman peut le faire à ses enfants. Elle connaissait l’aboutissement de leur quête et tenait fermement au travail de spiritualité opéré par ses protégés pour comprendre la vérité fondamentale de leur parcours sur ce plan choisi par les grands guides de la source divine.

 

La belle blottie dans ses songes pensait à son malheur, à la cause de ce charme qui avait projeté son compagnon dans un plan différent. Elle s'était sentie trop belle et attirante jadis et avait joué avec cela. Peut-on condamner la jeunesse ? Et sa frivolité surtout quand les corps prenant les forces de vie s’offrent aux longs rêves et aux étreintes éblouissantes de l’amour ? C'était l'époque ou jeunes ils s'étaient dédiés l'un à l'autre devant le temple de Gaya, dans la forêt de chênes ou ils s’étaient rencontrés depuis tout petits quand leurs parents les avaient confiés aux druides et druidesses afin qu’ils reçoivent l’éducation des anciens peuples. Comme beaucoup de jeunes filles de son âge, elle jouait devant les reflets de sa beauté dans l’eau des mares pour imaginer l’ éblouissement qu’elle pourrait

donner aux  hommes quand elle les rencontrerait sur son chemin, plus tard. Cette innocence de jeunesse donnait parfois à son compagnon d’étude le tournis car il était déjà tellement amoureux d’elle. Sa réserve intérieure contenait ses désirs et personne ne pouvait découvrir cet amour sauf les deux guides chargés de leur éducation, le druide des éléments et la druidesse des enseignements, qui avaient , il y a très longtemps de cela, connu cette opposition pour ensuite communier en couple avec Gaya. Ils savaient que le jeune garçon découvrait la souffrance mais aussi le pardon ce qui le présentait déjà comme un futur guide érudit, conduisant les enseignements de Gaya . Cette souffrance d’amour qu’il découvrait n’avait pas laissé les petits peuples de la forêt indifférents et ils s’étaient rapprochés de lui. Parfois le soir quand le jeune garçon voyait sa jeune amie rire avec les autres disciples il s’éloignait des lieux d’études pour confier ses petits malheurs aux petits personnages cachés dans l’écorce d’un grand chêne très vieux . Si pour lui ils

sortaient de son imaginaire, ils existaient bien en réalité, mais attendaient que la perception du jeune garçon soit plus fine et compréhensive pour se révéler à lui. Néanmoins, des échanges avaient lieux et l’âme du jeune garçon avançait très rapidement dans l’éveil. Les petits peuples avaient retrouvés en lui celui qu’ils recherchaient depuis leur exode sur ces plans parallèles les protégeant des humains. Le jeune garçon était le porteur de symboles si cher à la magie de Gaya. Mais son éveil à cette réalité n’est pas dans ce récit, elle apparaitra quand l’adulte prendra l’ émancipation des lois terrestres au travers de la source divine gagnant son âme après la bénédiction de Gaya.

 

  Un jour,, dans la clairière des novices, un druide messager d’une autre communauté arriva d'une contrée lointaine. Il était plus âgé que les jeunes gens présents et avait déjà reçu les premières initiations de Gaya. Il apportait aux guides un message des peuples du Nord . Conscients de sa venue les deux guides avaient rassembler tous les novices sur le tertre d’éducation situé en contrebas des pierres levées. Il ne put ignorer la beauté de la jeune druidesse quand il passa devant elle et surtout la générosité de son corps juvénile plein de sève et de désirs. Celle ci ressenti son regard et ce qu’elle lu à l’intérieur lui déplut car elle pouvait déjà recevoir des énergies magiques les avertissements sur la présence du mal.  Le jeune druide portait en lui la marque des jalousies et portait à sa personne une admiration sans limite. Sans ambition démesurée écrasait tout sur son passage. La jeune novice se demanda pourquoi les druides l’avaient accepté, au fond d’elle même une petite voix lui répondit que chacun est et demeure dans le libre arbitre. L’enseignement doit se porter à tous, par la suite le chemin de vie demeure la propriété de chacun. Si sa voie était de devenir corrompu il assumerait alors son état. Gaya ne triait pas mais punissait ceux qui porteraient son enseignement dans la voie du mal, chacun avait donc sa chance  pour progresser et comprendre cet enseignement. Il était porteur d'un message des frères du nord rappelant que le temps était venu pour réunir tous les druides au grand congrès dans la seule forêt restante héritière des premiers âges de la Terre.

 

 

 

 Le jeune druide  avait  beaucoup d'ambition et voulait détenir davantage de pouvoirs. C’est pour cela qu’il continuait à recevoir les enseignements des maitres, ceux-ci n’étaient pas dupes et distillaient la connaissance tout en le contrôlant. Il ignorait que ses guides le connaissait si bien, et plus il avançait en âge et en connaissances et plus il se projetait dans des rêves de pouvoir ou il pourrait à sa guise réduire les peuples en esclavage en conduisant une magie qu’il partagerait avec des puissances plus sombres.  Quand il posa les yeux sur le corps de la belle, elle ne rougit pas devinant ses pensées mais soutint son regard par provocation en lui signifiant qu’elle n’était pas dupe de ses pensées et qu’elle les combattrait avec énergie. Elle prit cela pour un jeu tout à son innocence même si elle percevait d’autres vibrations, cela restait dans le domaine du jeu et son insouciance la conduisit vers d’autres pensées, elle joua donc par bravade un jeu de provocation . Il la désira de tout son être et fut dévorer par l'envie.de la posséder, de s’octroyer son âme sans concession . Il dressa en lui les plans de conquêtes et resta quelques jours avec les novices acceptant l'hospitalité des guides . Confronté aux rythmes des novices il comprit très vite que les deux jeunes gens s'aimaient car rien ne pouvait cacher cet amour pour celui qui désirait le pouvoir et s’interdisait la

rivalité et la concurrence. Il fut donc pris d'une puissante jalousie qui attisa en lui la convoitise et la haine du jeune homme. La magie ne pouvait pas être utilisée en ce lieu et sa force ne pouvait pas encore rivaliser avec celle des guides. Il observa donc les habitudes et les aptitudes  des deux jeunes. Il découvrit ainsi que le jeune garçon avait une prédilection pour les écritures, il vit aussi qu’il avait en lui cette souffrance de croire que la jeune fille l’ignorait. Il bâtit un sortilège qui s’appuierait sur la voie des druides scribes du destin du monde, que les guides ne manqueraient pas de dresser pour le jeune homme Il se retira à l'écart du groupe et fit jouer sa vision du temps. Il s’aperçut  que l’assemblée des druides donnerait à chacun après la cérémonie des dons de Gaya, une tour de travail, récompensant les meilleurs des promotions quand ceux ci recevaient les sceaux de Gaya . Ces sceaux marquaient le passage dans le labyrinthe caché du grand tumulus de la forêt antique. Ensuite viendrait la décision d’octroi de la majorité et la remise de la serpe d'or et la baguette d'aubépine marquant ainsi la fin de l'éducation pour passer à l'action dans le monde des humains.

 

 

Il décida de fabriquer un charme puissant qui agirait après les remises des tours . Pour cela, il devait passer par un pacte avec une entité maléfique qui s’était déjà signalée à lui quand il était enfant et qu’il jouait près d’un lac perdu au plus profond d’un vaste forêt que ses parents, de grands criminels pourchassaient par les mages avaient gagné pour se cacher. Il avait hérité de cette haine des hommes de l’ancien continent et ses jeux étaient bercés par la guerre et la destruction. Cette entité noire l’avait compris et décida de le rallier à elle pour les temps futurs. Quand ses parents disparurent dans le combat que leur livra le destin en les engloutissant dans la maladie, il s’aventura dans la forêt seul et perdu. Il fut

retrouvé par les guides de la forêt antique qui l’adoptèrent tout en lisant en lui. Il fut surveillé et son enseignement sélectionné. Sur les conseils du mage noir, il invoqua un maléfice incluant une fracture dans le temps des jeunes gens. Le charme prendrait effet quand la cérémonie de la majorité prendrait fin et que les premiers pas dans les tours seraient faits. Il  plongerait les jeunes amants dans les écarts du temps et seule la magie arriverait à annuler celui ci . Entre temps il aurait acquis le pouvoir tant recherché et pourrait à sa guise conquérir par la force la belle. Tout ceci était sans compter sur les pouvoirs naissants des jeunes gens qui se développeraient très vite. Il signa de son sang le pacte avec le mage noir et regagna l’assemblée pour préparer son départ. Le lendemain les guides lui donnèrent un parchemin annonçant leur déplacement vers le lieu de rassemblement des druides, à remettre à leurs frères et sœurs du nord. Quand il plaça son regard dans les yeux de la belle elle fit le démon la transperçait de sa convoitise et connu pour la première fois la peur. Elle accouru dans les bras de son ami et se mit à pleurer . Les petits peuples proches du garçon les entourèrent pour placer les protections de la magie de Gaya car maintenant commençait pour eux une autre vie. La période de l’enfance et de l’insouciance prenait fin à ce moment face à la réalité des plans qui allaient changer pour les temps à venir les structure du monde .

 

Les deux guides partirent donc peu de temps après le jeune druide pour rejoindre leurs frères et sœurs. La grande forêt mythique s’étendait de part et d’autre d’une

chaîne de montagne qu’un interdit empêchait d’explorer. Ils savaient que de l’autre côté de cette chaîne d’autres peuples vivaient avec une dimension différente de leurs habitudes de vie. De ce côté de multiples communautés

vivaient en autarcie et communiquaient rarement entre elles. Bien qu’humaines ces communautés perpétuaient les traditions de l’ancien monde . Mais de l’autre côté une nouvelle race humaine avait commencée à se développer. Ces hommes et ces femmes s’éloignaient de la magie ancestrale pour rejeter Gaya et celle des druides. De nouvelles religions se développaient et le mal prenait sa nourriture dans les âmes nouvelles satisfait de constater que la magie protectrice disparaissait. Il pouvait dès lors se répandre dans cette nouvelle race. Un grand conflit arriverait bientôt en unissant les deux versants des montagnes car celles ci s’ouvriraient à la connaissance des érudits choisis par l’entité qui y régnait, derrière représentante des  déesses de l’ancien monde, sœur de Gaya ayant gardé un corps humain par amour de celui qui dormait dans sa tour naturelle, le grand dragon blanc, maître de la spiritualité des gardiens de la source divine.

 

 Arrivés à leurs majorité les deux jeunes gens devenus amants se promirent un amour total et au service de ceux qui subissaient les lois des tyrans. Avant de recevoir les récompenses promises à ceux qui accédaient aux plus hauts échelons de la magie des druides ils devaient parcourir les labyrinthes du tumulus des rois qui s’étendaient dans la forêt ancienne et qui passaient sous la chaîne de montagne sans pour autant pouvoir y accéder. C’était un lieu de très haute magie et la notion du temps se perdait dès que l’on franchissait les premières portes. Ils partirent tous deux sur la longue route du nord. Les petits peuples les accompagnèrent en éclaireurs, et la belle commençait à les voir et à vouloir parler avec eux. Mais les petits peuples ne parlaient qu’au jeune homme seul à partager avec eux l’élixir des amours éternels. La jeune druidesse connaîtrait plus tard un autre peuple magique plus discret, le peuple des fées. Leur route fut celle des amours, ensemble, ils partageaient l’essence de la vie et ils s’imprégnaient des

éléments comme par gourmandise. Ils firent le partage des corps plus d’une fois en communion avec les nymphes de l’eau et des près qui ravies de partager avec

des humains l’amour des corps venaient gonfler les cœurs d’envies encore plus puissantes et belles. Pour ceux et celles qui connaissent les nymphes l’extase est pour elle une permanente envie offerte à Gaya. Ils arrivèrent dans les terres des druides du nord avec une appréhension, car ils craignaient de retrouver le druide noir des années précédentes. Ce druide avait été chassé par les guides avertis de la naissance en lui et du développement du mal. Il avait été banni des terres sacrées et une légende avait pris forme en le montrant pris dans une flamme gigantesque brûlant son corps et disparaissant dans les airs, un soir de lune sombre. Les guides ne laissèrent pas les deux jeunes druides se reposer car le temps était proche de la révélation. Il les accompagnèrent auprès d’une grande porte de pierre scellant l’entrée du tumulus du roi que jadis un mage nommé le voyageur avait ouvert pour y cherchait l’aide des anciens rois afin de combattre un mage très puissant.

La porte s’ouvrit dès que le jeune druide posa sa main sur le symbole de la salamandre qui y était gravé. C’est ainsi que les deux jeunes gagnèrent l’antre de la Déesse par la labyrinthe du temps. Quand ils ressortirent un long mois après, ils avaient changé. Sur leurs fronts la demi lune était gravée couchée sur le dos et deux étoiles surplombaient les pointes . En plus,  de nombreux tatouages ornés leurs corps, ceux ci comme des symboles de magie pure commençaient à s’estomper pour gagner la profondeur de la peau jusqu’à disparaître de la vision des humains. Ils ramenaient avec eux une des plus belle

légende portant sur le tumulus du roi, la voici donc, rapportée par les écrits du jeune druide scribe de sa communauté ;

 

Le mariage sous la lune


Les sœurs communiaient sous la lune d'argent, serrant les bâtons de leurs pouvoirs de vie. Leurs parcours avaient été ordonnés par la mère des âges inconnus, vivante réincarnation des éléments, symboles de la tribu et mère des peuples Elfes des temps de l’exode. Les sœurs étaient des guerrières, prétendantes au trône des grands espaces. La plaine située au delà  des trois montagnes, séparant le grand continent en deux ,demeurait ce lieu magique ou se partageaient les secrets des guérisons et des symboles anciens. Les trois sœurs avaient laissé la plus jeune près du tumulus du roi  car elle ne pouvait pas participer au rite de l'éveil.
Atteignant maintenant l'âge d'enfanter elles scelleraient ainsi à GAYA leur descendance. Les bâtons étaient différents car chacune possédait une mission prédestinée, la première devenait gardienne des vents, la seconde gardienne des eaux et la dernière gardienne des étoiles, mais son heure arriverait bientôt.

 


Ce soir là  lune les appelant "mes filles d'ambre et de vie" leur imposa la danse. Vous devez par la force des bâtons frapper le sol de la clairière pour réveiller l'esprit du roi défunt. Le père de vos pères, celui que j'avais aimé dans les plans du père de tous. Vous devez l'appelez car je dois lui parler et seul le sang de ses filles peut le faire revenir. La plus jeune qui ne participait pas était assise sur le tumulus du roi et, ressentait les ondes de la source souterraine qui l'appelait. Un chasseur de rêves d'une tribu différente s'était égaré dans la vaste forêt; mais la mère le guidait car elle savait qu'en lui résidait l'énergie des grands anciens et elle le regardait comme un fils .
La scène se déroulait ainsi, trois sœurs d'une grande beauté frappant le sol avec leur bâton sous la lune d'argent. Deux isolées du tumulus et une imitant ses sœurs mais restant en protection sur celui-ci. Elles chantaient leur amour de GAYA et appelaient le roi, en poussant les cris ancestraux ; leur nudité désirée par la lune mère était partielle et la transe amplifiait les rumeurs des fourrés, là, ou les animaux mythiques faisaient frémir les écorces des arbres.  Des chants lointains s'élevèrent, sortant de la magie irradiant le tumulus, des tambours renvoyaient les pulsations de l'émulsion lunaire. Les vallées se réveillées par le renouveau des rites anciens. Du sol, enterrée au plus profond des galeries de Gaya, une grande âme se sentit appelée, elle revivait le parfum de son aimée, cette âme était dans un grand labyrinthe de lumière car elle s'était sacrifiée jadis pour sauver les peuples de l’ancien monde du cristal noir. Gardée par les Elfes du savoir, filles immortelles de la reine des Elfes et du grand dragon blanc, l'âme dormait ainsi sous la magie ancienne dans un voile de satin près d'une fontaine de particules de lumières de toutes les couleurs provenant des roches venues des espaces profonds de l’univers à une époque ou la Terre se formait. La lune appelait son amant et lui, retrouvait les larmes de sa mort, il quitta les plans supérieurs pour se  retrouver dans la tombe du roi découvrant la poussière de son destin. Mais l'alchimie de la magie façonna autour de lui l'aura magique du grand sage.  Dans la forêt le chasseur égaré ressentit l'appel du roi, il avançait comme attiré par des racines paternelles.
La scène devint un éblouissement cosmique, les sœurs n'étaient plus en matières, elles devenaient forces célestes, le tourbillon de leurs deux corps entourait maintenant la lune. La plus jeune suivait ses sœurs en dansant par la force de son agilité la force de la poésie de l’amour du désir. La mère lune poussa alors le coffret d'ambre et l'ouvrit en prononçant les paroles tant gardées secrètes.

 


« Par le pouvoir des pierres de la foi, tu renais pour offrir l'apothéose du changement des temps. Notre temps est fini, commence celui des hommes de l’ancien monde. Mes filles seront les cristaux de la vallée perdue, elles donneront les fils du vent des étoiles et de l'eau. Seul celui qui ère dans ses lieux sera le père car il doit en être ainsi »

 

 Arrivant dans la clairière le chasseur fut émerveillé par la scène rituelle, la sœur cadette lui tendit les bras pour l'inviter à s'asseoir sur le tumulus; elle lui dit "je reçois dans mon corps  le père des pères pour élever la notion d'homme nouveau. » Le chasseur était jeune et vigoureux, les mots prononcés par la fillette lui donnèrent les clefs de toutes les questions qu'il s'était posé jadis dans les jeux d'enfant. Il comprit que sa présence ici était déjà prononcée depuis longtemps, que son errance dans la vaste foret avait été ordonnée par les esprits de sa terre. Les sœurs sentirent la présence du chasseur et la lune donna toute la lumière de son éclat, le roi sortit de la terre et ne fit qu'un seul être avec le jeune homme;  La lune quitta sa tanière et se mêla aux danses des sœurs. L’énergie créé gagna le corps de la sœur cadette et une immense couche de draps couleur indigo se déposa sur le tumulus enrichie de mille symbole   Tout devint énergie de lumière et l'amalgame d'amour s'opéra dans la flamboyante pureté d'une nuit de partage. Les corps énergie s’aimèrent de toute la force de la nouvelle magie lunaire.
Ainsi naquit le peuple de nos peuples dans l'Eden des écrits et notre vie sera dans le retour partagé vers cette terre de lumière .

 

Dans l’euphorie de ce retour le couple  gagna l’accès  enfin aux tours de sagesse les consacrant à leur mission au profit des humains. Une tour leur fut octroyée pour travailler, et pour ne pas les dissocier les deux tours se touchaient et un lieu de vie empêchait la fracture des murs. Deux escaliers séparés permettaient l’accès aux salles de travail. Mais dès qu'ils pénétrèrent chacun dans leur domaine , le charme qui sommeillait s’opéra et la fracture du temps les empêcha de vivre leur amour. Seulement ce que le druide noir n'avait pas prévu permit à la jeune femme  de voir chaque soir de pleine lune la tour de son époux céleste. La belle drapée dans ses voiles transparents pensait à son aimé et son corps poussé par les désirs flamboyait d'amour sous la protection de la nuit lunaire .

 

Dans sa tour isolée par les brumes du plan de pénitence la nostalgie régnante et amoureuse du temps présent livra ce texte fort en émoi et en amour

 

Ma chérie, mon amour


Rappelle-toi, le jardin de notre création
Dans l'ivresse de l'œuf générant l'énergie
Donnant indéfiniment les caresses du temps
Celui qui t'accueille, si tu lui ouvre les bras
Cette fleur d'amour qui salue le ciel étoilé
Franchissant les plans pour ne jamais cesser t'aimer
T'offrant son cœur sécurisant tes plaies Livrant aux offenses les élixirs réparateurs Les racines plongeant dans l'humus fertile Harmonisent les couleurs de l'insatiable amour Que le père tout puissant accueille dans son antre
Pour redonner à ton âme la force d'être présente
Ce parcours est une force consentie et fragile
Mais ton action comprise et fertile d'idées
Accompagne les enfants vers un univers de beauté
loin des miasmes douloureux tu t'élèves vers dieu
Et la prière de Gaya t'accompagne désormais
Tu te livres à elle, dans l'abandon de ton cœur
Elle te prend dans ses bras en maman du ciel
Et te serre doucement en te chantant l'arc en ciel
Et les vibrations d'amour sortent de mon âme
Pour reformer le cristal de notre si beau jardin
J'ai la vision de la route enfin dernier chemin
Qui nous donnera l'Eden du destin
Après l'acceptation de ce que nous avons été
Et la réalisation de ce que nous sommes
Il y aura un grand festin ou les âmes libérées
Viendront quérir en nous les paroles de ciel
Et le mal s'enfuira, dans la peur de l'amour
Loin des lumières du cristal et de nos âmes réunies


Il y aura alors le passage vers le monde magique  Ou ensemble nous serons dans l'harmonie du ciel, réunis dans nos actes. Mais les dieux en avaient décidés autrement, bientôt un voyageur du temps viendrait quérir le jeune couple pour consolider l’alliance des plans afin de  combattre définitivement le mage noir.

 

Dans les frissons, qui guident mon cœur, s'élèvent mes offrandes aux pulsations de tes filles. Mère GAYA ressens mon amour, moi ton enfant chéri, mes larmes répandent les mille parfums anciens, qui calmaient le jardin dans l'amour offert, les caresses du partage, offrandes faites aux fleurs tapissant ses allées. Quand le fragile tissu du destin habilla tes filles du murmure de mes vies, je ne pouvais plus les oublier, celles que j'ai toujours aimé. Amour de mes gènes baignés par leurs présences différentes, riches en vibrations  toujours harmonieuses issues des pulsations de ton corps. J'ai rêvé d'étreintes passionnelles dans les plans magiques, ou les urnes de données  marquaient le temps dominé, par le jeu des runes crées. Mon énergie, vibrante harmonie de tes mots, ma mère chérie, explosait souvent dans les visions étranges, ou le temps disparaissait pour l'insondable cosmos, ou mon ADN divin retrouvait son créateur. La danse de tes filles était pour moi une balise pour ne pas perdre la raison, j'ai osé aimer mille passions, pour franchir les mondes j'ai offert mes vies. Pour toi GAYA je retrouve les danses qui par mes mains ouvrent les secrètes salles ou les textes créateurs attendent le retour de la grande prêtresse qui de nouveau comme une enfant viendra à nous dans l'amour du temps . Les tambours battent, et les trompettes sonnent, voila les cavaliers sur leurs montures ailées, surgissant des mondes de l'oubli, porteurs des subtiles pensées déclenchant de nouveau la longue marche, ou ensemble nous construirons la nouvelle cité dans un monde ou tu seras de nouveau la force de ma prière .

 

 

 

 



28/12/2011
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