Parcours de mémoires

Les sœurs communiaient sous la lune d'argent, serrant les bâtons de leurs pouvoirs de vie.

Leurs parcours avaient été ordonnés par la mère des âges inconnus, vivante réincarnation des éléments, symboles de la tribu.

Les sœurs étaient les guerrières, prétendantes au trône des grands espaces.

La plaine située entre les trois montagnes, lieu magique ou se donnaient les secrets des guérisons et des symboles anciens.

Les trois sœurs avaient laissé la plus jeune près du tumulus de l'ours car elle ne pouvait pas participer au rite de l'éveil.

:

Atteignant maintenant l'âge d'enfanter elles scellaient ainsi à GAYA leur descendance.

 Les bâtons étaient différents car chacune possédait une mission différente, la première devenait gardienne des vents la seconde gardienne des eaux et la dernière gardienne des étoiles

Ce soir la la lune les appelait "mes filles d'ambre et de vie" vous devez par la force des bâtons frapper le sol de la clairière pour réveiller l'esprit du roi défunt.

Le père de vos pères, celui que j'avais aimé dans les plans du père de tous.

Vous devez l'appelez car je dois lui parler et seul le sang de ses filles peut le faire revenir.

La plus jeune qui ne participait pas était assise sur le tumulus du roi et, ressentait les ondes de la source souterraine qui l'appelait.

Un chasseur de rêves d'une tribu différente s'était égaré dans la vaste forêt; mais la mère le guidait car elle savait qu'en lui résidait l'énergie des grands anciens et elle le regardait comme un fils;

La scène se déroulait ainsi, trois sœurs d'une grande beauté frappant le sol avec leur bâton sous la lune d'argent.

Chantant leur amour de GAYA et appelant le roi, en poussant les cris ancestraux ; leur nudité était partielle et la transe amplifiait les rumeurs des fourrés, là, ou les animaux mythiques faisaient frémir les écorces des arbres.

Des chants lointains s'élevèrent, des tambours renvoyaient les pulsations de l'émulsion lunaire.

Les vallées étaient contaminées par le renouveau des rites anciens

:

Du sol, enterrée, une grande âme se sentit appelée, elle revivait le parfum de son aimée, cette âme était  dans un grand labyrinthe de lumière car elle s'était sacrifiée jadis pour sauver les peuples du cristal noir.

Gardée par les elfes du savoir, l'âme dormait ainsi comme par miracle dans un voile de satin près d'une fontaine de particules de lumières de toutes les couleurs

La lune appelait son amant et lui, retrouvait les larmes de sa mort, il revint dans la tombe du roi découvrir la poussière de son destin, mais l'alchimie de la magie façonna autour de lui l'aura magique du grand sage.

Dans la forêt le chasseur ressentait l'appel du roi, il avançait comme attiré par des racines paternelles.

La scène devint un éblouissement cosmique, les sœurs n'étaient plus en matières, elles devenaient forces célestes, le tourbillon de leurs corps entourait maintenant la lune.

La mère poussa alors le coffret d'ambre et l'ouvrit en prononcant les paroles tant gardées secrètes.

« Par le pouvoir des pierres de la foi, tu renais pour offrir l'apothéose du changement des temps. Notre temps est fini, commence celui des hommes. Mes filles seront les cristaux de la vallée perdue elles donneront le fils du vent des étoiles et de l'eau. Seul celui qui ère dans ses lieu sera le père car il doit en être ainsi »

Arrivant dans la clairière le chasseur fut émerveillé par la scène rituelle, la sœur cadette lui tendit les bras pour l'inviter à s'asseoir sur le tumulus; elle lui dit "reçoit le père des pères pour élever la notion d'homme nouveau. » Le chasseur était jeune et vigoureux, les mots prononcés par la fillette lui donnèrent les clefs de toutes les questions qu'il s'était posé jadis dans les jeux d'enfant.

Il comprit que sa présence ici était déjà prononcée depuis longtemps, que son errance dans la vaste foret avait été ordonnée par les esprits.

Les sœurs sentirent la présence du chasseur et la lune donna toute la lumière de son éclat, le roi sortit de la terre et ne fit qu'un seul être avec le jeune homme;

La lune quitta sa tanière et se mêla aux danses des sœurs. Tout devint énergie de lumière et l'amalgame d'amour s'opéra dans la flamboyante pureté d'une nuit de partage.

    Ainsi naquit le peuple de nos peuples dans l'Eden des écrits et notre vie sera dans le   retour partagé vers cette terre de lumière mon amour