Parcours de mémoires

L'épée de lumière

L’épée

 

Elle me tendait les mains, celle qui tenait
Solidement attachée au piton rocheux
Cette épée qui en son lieu contait l'histoire d'un peuple
Ces héros d'un temps ancien qui vainquirent le noir démon
La prêtresse avait défié le temps, emprisonnée dans sa bulle d'énergie
Elle dormait dans la magie des anciennes incantations
Protégeant des convoitises cette épée qui m'était dédiée
Au temps des héros et des reines, la Terre fut envahie par l'obscurité
De l'espace profond vinrent les vaisseaux des anges déchus
Qui dans leur haine bannirent les sentiments des peuples de paix
Les rois et les reines quémandèrent les héros et ceux-ci vinrent
De l'intra Terre, libérés par GAYA et des mondes extérieurs
Ils prirent l'eau de feu et prêtèrent serment aux éléments de vie
Les forces s'opposèrent sur la terre du milieu
La ou les nouvelles générations des humains guettaient les signes
Opposés aux Dieux par la méfiance, ils prirent confiance dans les avatars
C'est ainsi que s'opposèrent le bien au mal
Chaque avatar portait les signes de son royaume
Et les cœurs des humains furent touchés par la vérité ou le mensonge
Les conflits s'imposèrent dans le temps des premiers hommes
Et seuls les cœurs purs suivirent les héros
Fondant dans les terres d'exil une nouvelle humanité
Quand l'ange du mal posa ses pieds sur la terre dévastée par les conflits
Son ignorance de la grandeur de la pureté céleste causa sa perte
La source attendait que les déséquilibres s'opérèrent avant d'intervenir
Porteuse de la lumière, le mal ne pouvait pas l'atteindre
Seul la haine qui l'animait pouvait lui laisser croire
Ce fut les premiers êtres qui payèrent le tribu du choix
Les rois périrent dans les combats et leurs corps furent cachés dans le palais de GAYA
Les reines gagnèrent la montagne sacré et unirent leurs magies
De celle-ci fut enfantée l'épée de cristal, et les charmes du temps
L'épée fut confiée à la plus jeune reine et la magie de l'épée entra en elle
Les héros prirent alors la forme que la source souhaitait
Ils chassèrent les démons rétablissant la paix
Mais dans leur royaume souterrain, l'ange déchu jura qu'il reviendrait

Quand mes pas touchèrent la magie de la bulle d'énergie
La prêtresse apparue et s'éveilla.
Allait ensuite commencer l'histoire des plans de magie
L'épée de cristal commença à chanter

  

 la vibration de l’épée

 

Elle ne pouvait plus avoir d’âge

Celle qui, par la magie des grands sages

Dormait, en attente de son ange

Dans les cryptes insoumises

Du manteau de GAYA

Déesse reine de la terre

Qui par les symboles de son règne

Affirma le dieu d’amour éternel

Aux enfants des nouveaux mondes.

Il fallut les migrations

Et les consciences des vaillants

Pour que, de la terre féconde

Naissent les peuples glorieux

Les chemins posèrent les rythmes

Et les chants des démons

Imposèrent d’autres règnes

Plus puissants pour les cœurs impurs

Les peuples se séparèrent

Et les jalousies se posèrent

Le bien contre le mal

La lumière vainquit l’obscurité

Après que les équilibres furent bousculés

Gaya surveillait et aimait

Les enfants qui l’appelaient

Quand le bruit des ruisseaux

Et la douceur des fougères

Et les clameurs portées par les vents

Ou les merveilles engendrées par les nuits

Donnèrent aux âmes libres

Les prémices à la magie flamboyante

De son règne et du destin du plan

C’était je m’en rappelle

Le temps de nos belles conquêtes

Ou mon âme revenue d’un exil

Redécouvrait un monde avec sa mémoire ancrée

J’étais dans mon émerveillement

Seul être créateur, à vivre ma ferveur

Dans les feux des cristaux rois

Surveillés par les princes dragons

Je fus déposé, enfant par une fille de Gaya

Déjà presque adolescent mes souvenirs furent cachés

Pour que mes sens bercés dans la magie ancestrale

Me soient propices à cet avenir prophétique

Je vécus dans la force des princes dragons

Chevauchant le plus puissant,

Touchant les douceurs de la lune,

Caressant les lucioles des fluides spontanés

Sortant de la sagesse des annales

Pour m’envelopper et me préparer

Je vécus heureux, car la magie me nourrissait

Chaque gène, chaque goutte de sang, devenait lumière

Gaya avait marqué mon être du sceau de l’épée

Celle que je devais forger, quand le temps se présenterait

Les princes dragons vivaient dans une contrée de solitude

Ils se nourrissaient des énergies de l’univers

Et chaque vol ordonnait une fusion cosmique

Les peuples prospéraient tout en ignorant nos lois

Ainsi le voulait Gaya, préservant le chemin de notre royauté

Je demeurais le seul humain, mais ma magie évoluait

Chaque nuit je rêvais et je m’évadais, recevant les chants

D’autres mondes, d’autres lois, ces mémoires qui m’étaient cachées

Elles pesaient par leurs forces et me livraient quelques souvenirs

Je bâtissais par le rêve des aventures idylliques

Dans les deux dernières années de mon éducation

Gaya vint à nous dans la crypte des runes magiques

Le peuple Dragon était rassemblé, chacun dans une niche réservée

La crypte était immense, et son toit ajouré

La lune majestueuse venait nous illuminer

Au centre de la crypte naissait une fontaine

Petite et sensuelle, elle était ma confidente

Car c’est auprès d’elle que je vivais

Le roi dragon, était assis sur son trône

Et il avait fait aménager un réceptacle à ma taille

Relié à la fontaine il prendrait son eau

Quand les rites s’accentueraient dans le rythme nouveau

J’étais debout face à la fontaine et le roi me touchait de ses ailes

J’étais nu, et les peuples de l’invisible avaient tatoué des runes

De la tête aux pieds mon corps était marqué

Chaque symbole vivait en moi, et mon être semblait s’évader

Je restais conscient par la magie des sages du conseil

Puis quand la lune se dressa au dessus de la fontaine

Gaya vint à moi, dans la splendeur de son règne

La déesse prit forme humaine, elle était une mère

Vêtue d’une robe bleue, elle portait un diadème d’argent

Dans sa main, elle tenait un bâton de cristal, arc en ciel

Elle se plaça face à moi, puis me sourit.

Elle me dit ces quelques paroles qui marquèrent ma viE 

« Enfant de la terre, et des étoiles infinies

Fils de ma fille et du dieu des sources de l’amour

Tu portes le cristal de la cité des premières âmes pensantes

Venues de la source mère pour l’alchimie des temps

Je porte à ton cœur la force des vibrations

Pour que tu forges l’épée et asseoir ma royauté

Le prince de l’obscurité rassemble ses troupes

Et la nouvelle ère commence, dans les frissons fluidiques

Pars vers la lumière, qui brille dans ton cœur

Vers la caverne du feu, le cristal coulera

Et dans la douleur de tes chants, tu forgeras l’épée »

 

 

Le temps s’éclipsa et je m’évanouis

Dans le réceptacle, mon corps fut déposé

Puis la fontaine versa ses larmes sur mon corps dénudé

Les symboles gravés se mélangèrent  à l’eau

Et une brume étouffante enveloppa ma peau

Quand je me réveillais, la crypte était vide

Seul le roi dragon m’attendait

Près de lui il y avait un habit et une sacoche

Il me dit

 

 

« Mon fils chéri, je t’ai élevé

Choyé tu ne m’as jamais déçu, tu m’as fait honneur

Le peuple dragon t’a donné sa ferveur et sa magie

Tu dois maintenant quitter la contrée

Pour suivre ta route jusqu’au feu de l’épée

Mais avant de partir je vais te graver

Sur l’épaule la marque de ta vérité magique

 

 

Il incrusta alors par une griffe et son feu une salamandre

Marquant la renaissance liée à chaque fardeau.

Je montais sur son dos et nous partîmes tristes

Pourquoi se quitter, la volonté de Gaya ne se discutait pas

Il s’élança dans les airs, brassant dans sa force les énergies

Les étoiles chantaient et me disaient aimes nous toujours

La lune m’envoya sa marque sous la forme d’un bracelet d’opale

Et le temps passa, puis je m’endormis de nouveau

J’étais seul sur un rocher surplombant une immense forêt

Derrière moi, une grotte s’ouvrait vers une bouche géante

La montagne grondait et le sol vrombissait

Une chaleur puissante venait caresser mon corps

Je devais franchir les peurs et les hésitations,

Partir à l’aventure dans de tristes ressentiments

La salamandre  gravée sur mon épaule s’agitait

Elle me disait, entre, va vers ton destin, il est temps enfin

Je m’engouffrais dans cet abysse, puisant dans ma volonté

Mes pas me guidèrent après une longue descente

Vers une nef de cristaux dressant un autel de feu

La lave d’un volcan coulait en lames voluptueuses

Mais la majesté du lieu rejetait la fournaise pour une fraîcheur magique

Je m’arrêtais devant une forge ou des outils m’attendaient

Une hystérie semblait gagner le lieu, les parois vibraient

Puis un grand silence fit place au vacarme

Une porte dissimulée, s’ouvrit sous le son de tambours

Une cohorte de guerriers majestueux encadrait des prêtresses

Chacune portant une corbeille dans laquelle était posé du métal

Elles déposèrent les présents dans le creux de la forge

Je pus noter par les reflets, qu’ils  étaient tous différents

Ensuite tout s’enchaîna, les gestes antiques prirent possession de moi

J’ouvris la porte de la forge et la lave coula

Puis quand tous les métaux furent noyés, j’y déposais les cristaux

La matière prit forme et l’alchimie s’opéra

Dans le bain bouillonnant mes gestes dansaient, ordonnant les brassages

Puis enfin prêt je plaçais le moule d’une épée

Le fluide coula et l’épée prit vie

Je restais le temps nécessaire au façonnage final

Tapant, ponçant, lustrant et aiguisant cette épée glorieuse

Quand elle prit forme et que sa vie commença

Il me fallut dessiner les runes pour y placer mon âme

C’est ainsi que la légende de l’épée prit vie en ces temps reculés

Je fus le premier porteur de symboles et mon nom fut l’ Yblouin

Quand je sortis de la montagne, le roi dragon m’attendait

Nous prîmes la direction d’une contrée  peuplée  d’hommes

Dans une forêt vaste et luxuriante y vivait un gardien vaillant

Je le rencontrais et ne vis aucune peur ni aucune lâcheté

Je lui confiais l’épée en lui disant garde là

Il arrivera le temps ou je viendrai la chercher

Il vivait en harmonie avec les peuples libres

Et l’épée gagna un lieu ou ils veillèrent sur elle

Quand à moi, Gaya m’appelait pour un sommeil donné

Elle devait m’enseigner une autre histoire ou les anges s’éveilleraient

 

 

 La terre des gardiens        

 

            L’homme, porteur de ses armes, semblait près au combat. Il marchait seul, sur un chemin à peine perceptible. Il semblait connaître l’immense forêt et ne prenait pas la peine de faire le point sur son déplacement. Il connaissait chaque recoin, et chaque détail. Durant sa course, il notait avec soin, l’état des arbres et s’arrêtait quand il lui semblait que des indices nouveaux apparaissaient. Il paraissait soucieux, remarquant que la forêt ne semblait pas répandre autant de quiétude que d’habitude. Il avait hâte d’arriver près d’un point contact pour solliciter les petits peuples de la forêt. Son instinct l’avertissait d’être prudent. Il tenait donc farouchement ses armes prêtes à ne faire aucun cadeau à ses éventuels agresseurs. Les lois de son peuple étaient rigides et inviolables. Aucun autre humain ou assimilé ne devait franchir les frontières de ce domaine. Ses ancêtres l’avaient imposé ainsi. La contrée au delà de la forêt était la frontière visible des terres du Nord. Quiconque posait les pieds sur ce sol rocailleux ressentait les échos malfaisants de la malédiction. Entre la montagne des dragons, à l’Ouest et le grand océan à l’Est son peuple avait reçu des Dieux la garde de la frontière.

 

 

           Sur son front un tatouage lui donnait un air farouche. Une petite salamandre avait été gravée, et pour marquer l’œil unique un petit cristal lunaire avait été incrusté dans l’os du front. C’était un gardien de l’épée. Reconnaissable car eux seuls portaient ce tatouage. Il y avait déjà de nombreuses lunes en arrière, l’Yblouin, chevauchant un roi dragon, s’était présenté à son peuple. Dragan, un jeune homme du clan, avait été désigné par l’Yblouin pour garder son épée forgée dans la crypte de l’île du volcan. Cette épée mariait les métaux des étoiles et les cristaux les plus précieux de la terre choisis par la déesse Gaya. L’yblouin qui l’avait forgé, y avait placé des symboles uniques ou la magie des puissances divines s’était rassemblée. Cette épée ne serait portée que par son créateur quand le temps de la guerre serait imposé par les déséquilibres opposant le bien au mal. Tous les gardiens portaient les mêmes armes, transmises entre eux de leur vivant.  Un grand arc tirant des flèches imprégnées d’une magie qui provenait de la crypte ou était cachée l’épée. Depuis que le premier gardien l’avait déposé à cet endroit secret, l’épée avait baignée cette crypte d’un halo bleuté ou la magie était devenue omniprésente. Pour beaucoup de gardiens, elle leur parlait dans leurs rêves de batailles et de nobles engagements. La tradition qui s’était imposée à eux, voulait que chaque nouveau gardien passe un mois enfermé dans la crypte. C’est là qu’il prenait confiance en  ses armes, courbant   son arc et taillant ses flèches.  Chaque gardien portait cent flèches sur lesquelles son sceau était inscrit et les récupérait toujours après les avoir tirées. Il possédait aussi des couteaux à lancer, et une grande épée qu’il portait dans le dos. Réplique de l’épée magique.

 

            Sa course le conduisait jusqu’à la limite Nord de la forêt. Il y avait été rarement, seulement pour s’entretenir avec les enfants de GAYA. Ces petits peuples qui franchissaient allègrement les plans de vie sans ressentir les pesanteurs contraignantes des autres peuples. Ils vivaient dans des mondes ou les vibrations de la lumière étaient beaucoup plus importantes. L’équilibre du bien et du mal n’avait donc pour eux aucune importance. Mais depuis quelques temps, les vibrations des Terres du Nord commençaient à perturber tous les plans de vie. Des fréquences de basses énergies les touchaient et des disparitions inquiétantes avaient forcé les monarques de ces plans à enquêter. Tous les plans sont liés entre eux et le mal voulait se repaître de toutes les vies possibles. A l’aube de la consécration du 13° gardien de l’épée, GAYA la fille de la source cosmique reprenait le tissage de sa toile. Le temps du sommeil des héros arrivait à sa fin.

 

            Le 12° gardien arriva à proximité de la borne ultime. Elle était dressée sur un rocher entièrement recouvert de lichens. Il connaissait la magie de ce lieu, et dessina sur le sol la marque de la lune et appliqua  le tatouage de la salamandre en se couchant dessus. La borne vibra et une porte de lumière se dessina à sa place. Il s’assit sur le sol et attendit quelques instants. Trois personnages vêtus de végétaux traversèrent la porte et vinrent à sa rencontre. Ils étaient aussi grands que lui, mais leur fluidité contrastait avec son aspect massif. Ils s’inclinèrent devant lui et s’assirent à ses côtés. Le gardien savait que ces rencontres demeuraient exceptionnelles. Peu de gardiens avaient vécu cela auparavant. Mais dans la crypte de l’épée, tout était écrit dans le livre des mémoires. Il savait donc qu’à chaque rencontre de ce type succédait une ère de difficultés. Celle-ci contrastait avec les autres car trois dignitaires étaient venus. Avant, un seul se déplaçait  pour informer les gardiens des manifestations du mal dans les terres du nord. Les gardiens aidés par leurs novices redoublaient alors de vigilance le long de la frontière. Mais aussi, tous les mages et les druidesses recevaient des messages d’alertes. La magie ancestrale se rassemblait dans les prières des initiés.

 

            Le cercle était bouclé, tous se tenaient les mains ou ce qui semblait être des mains. Le silence dominait, car les êtres des autres peuples de vie ne parlaient pas. Ils faisaient passer leurs messages par la pensée. Ils montrèrent au gardien l’étendue des terres du Nord. Les légendes parlaient de désolation et de fumées épaisses et nauséabondes. Effectivement les âmes noires avaient été chassées dans ces terres par la magie de grandes initiées, jadis. Mais les terres existaient aussi dans leur environnement / Le froid dominait mais les terres semblaient désertes en surface. La vie des peuples initiaux se poursuivaient en profondeur. Des cultures apparaissaient et quelques forêts tapissaient les contreforts des vastes montagnes. Dans ces forêts vivaient un peuple Elfique très secret et nombreux. Il avait été séparé des autres peuples Elfes dans la grande migration. Les voiles du temps les avaient condamnés à la séparation. Ils avaient pris possession des forêts et les avaient transformées pour pouvoir y vivre. Les images se succédaient dans l’esprit  du gardien et il découvrait ce peuple confronté depuis l’exil aux forces du mal qui continuaient à se manifester sur ces territoires désertiques.  Il s’aperçut que les êtres voulaient lui montrer la migration du peuple Elfique. Son esprit planait au-dessus des terres. Il découvrit que des forêts brûlaient sous des flammes attisées par une magie mauvaise qui semblait prendre de la force petit à petit. Des colonnes de réfugiés empruntaient des chemins secrets au cœur même des sous sols de la terre. Les Elfes étaient guidés par des nains et eux aussi paraissaient inquiets. Les nains quittaient leurs territoires et partaient rejoindre la dernière place forte qui résistait encore à des assauts inquiétants de hordes démoniaques de plus en plus importantes. Le gardien devait absolument rendre compte de tous ces agissements dans les terres du Nord. Il était le gardien et sa mission imposée par l’Yblouin et le roi dragon prenait maintenant toute son importance. La dernière forteresse des nains et des Elfes touchait la barrière des voiles du temps. Ils étaient prisonniers de la frontière et pour l’instant GAYA la déesse mère les protégeait  encore. La montagne des enfants dieux prit dans son antre les deux peuples, les nains et les Elfes. Mais avant d’ouvrir ses portes, une bataille se livra dans une vaste clairière de la dernière forêt Elfique. Cela se déroulait sous les visions du gardien. Les êtres l’avaient conduit à cette vision car elle se passait au même moment. C’était une démonstration de la nouvelle force maléfique qui se réveillait. Des hordes s’abattaient sur les guerriers nains et Elfes qui faisaient barrages à la fuite de leurs peuples. Le gardien sentit sa main serrer son épée violemment, il ne pouvait rester insensible à cette scène ou de valeureux guerriers comme lui périssaient. Il vit néanmoins des grandes portes s’ouvrir dans la montagne et une magie de lumière rayonner sur le chemin qui conduisait vers elles. Les nains et les Elfes s’engouffraient à l’intérieur. Il ne resta que les guerriers qui faisaient encore barrages.

Toutes les victimes étaient avalées par une marée de vapeur noire qui s’abreuvait  des énergies encore présentes. Un chef semblait se dégager des combattants. Il orientait les stratégies et personne ne contestait ses choix. Il n’était ni Elfe ni nain, mais le gardien ressentit à sa vue une émotion terrible. L’yblouin telle que la tradition le présentait conduisait la bataille. Il lui sembla même que celui-ci le regarda intensément comme un avertissement. Son âme fut secouée par une terrible émotion. Il sut que dès maintenant sa vie le conduirait vers l’Yblouin pour servir les lois de la source. Quand les derniers guerriers s’engouffrèrent dans les portes, l’yblouin abattit sur le sol une hache de cristal. Des frémissements se firent entendre et la terre s’ouvrit avalant toutes les hordes de démons présentes. Comme un volcan en éruption la lave noya toute la vallée ensevelissant toutes les traces de la tragédie. Le gardien comprit que les temps étaient venus pour reprendre les armes. Le message de l’Yblouin se transmettrait et les peuples libres se prépareraient. Son peuple surveillerait les frontières avec toutes ses forces guerrières. Les mages et les druidesses seraient alertés. La nostalgie le gagna car dans la montagne des enfants dieux deux peuples amis venaient de souffrir terriblement et étaient bloqués par la magie des frontières. Les êtres se levèrent et disparurent. Avant de le quitter, ils laissèrent à terre un petit miroir. Quand il le ramassa, il s’aperçut qu’il pouvait y voir ce qui se passait dans les terres du Nord. La première liaison magique venait de se poser. Il plaça le miroir dans un sac puis sans regarder les voiles du temps il courut vers la clairière ou il avait laissé les novices qui constituaient sa garde.

 

              Ce gardien était le douzième en titre. Il avait à ses côtés des novices parmi lesquels serait désigné son remplaçant. Cette cérémonie ne tarderait pas. A chaque vingtième date anniversaire de la visite de l’Yblouin, un nouveau gardien était nommé. Cela ferait donc 240 ans que le passé avait confié à son  peuple cette tâche et jamais il n’avait failli. Ce peuple n’avait pas été choisi par hasard par l’Yblouin. Quand les premiers humains se développèrent sur la terre, ils étaient accompagnés par les âmes premières venues accomplir la destinée d’un nouveau monde. Ces âmes énergies avaient choisies de prendre corps et consistances pour comprendre la nature profonde de l’EGO.

 

Certaines d’entres elles se fourvoyèrent dans l’idolâtrie et se prirent pour des dieux oubliant leur mère créatrice. Les autres âmes comprirent que leurs corps les bloqueraient dans la compréhension de leurs recherches. Elles choisirent de s’isoler et petit à petit, de reprendre une forme plus fluide, plus éthérée. Mais les premiers peuples des humains encore primitifs dans leurs perceptions développèrent le culte des idoles. Les âmes déchues entretinrent ces vénérations, mais les âmes lumières préférèrent enseigner aux hommes les vertus des essences divines. Les peuples se séparèrent sur des continents différents, puis se firent la guerre au nom de Dieux qu’ils créèrent. Le monde s’enlisa dans les premiers conflits.  Une magie bien plus puissante mit un terme à cette décadence.

 

Une âme bien plus lumineuse que les autres arriva sur terre, accompagnée par des êtres de chairs et de sang qui ressemblaient aux humains. Ils étaient de farouches guerriers et possédaient en eux une magie d’amour. La déesse se nommait Gaya et était fille de la source éternelle. Les âmes premières qui étaient corrompues s’enfuirent devant sa puissance et occupèrent les  terres du Nord. Gaya ne s’occupa pas d’eux car elle savait que le temps viendrait quand les équilibres s’imposeraient. Elle rallia à elle les âmes éthérées et en fit ses prêtresses et ses druides. Elles leurs demanda de peupler les forêts et les montagnes pour enseigner les enfants des hommes. Certaines âmes, prirent les humains en compassion et quelques unes aimèrent les femmes et les hommes. De ces relations, naquirent les premiers héros. Ils furent très peu nombreux, une poignée. L’Yblouin fut un enfant d’une âme de lumière et d’un humain venu des constellations et  arrivé sur terre avec Gaya.

La tache  de l’ Yblouin se déroulait sur plusieurs plans de vie. Il était et portait souvent des noms différents. Sa légende consolidait les croyances et apportait aux disciples de la Déesse une raison de se préparer aux combats futurs. Le peuple des gardiens de l’épée était ce peuple des étoiles et l’Yblouin leur confia la garde de son épée car ils étaient aussi son peuple. Mais seuls les sages le savaient et jamais le secret ne serait dévoilé aux enfants des anciens.

 

           Gaya s’assura que la paix s’imposerait enfin sur la terre. Elle chargea le peuple des étoiles de surveiller les frontières du Nord. Là ou les âmes déchues s’étaient repliées avec leurs serviteurs. Les territoires du Nord étaient aussi immenses. D’autres peuples plus subtils et invisibles renseignaient Gaya. Entre les territoires de la lumière et ceux de l’obscurité, le peuple des étoiles veillait, en alerte et toujours près au combat. L’épée était entre de bonnes mains et pouvait attendre le porteur de symboles.

  

  

 Le chantde l’épée

 

Fusion, élan d'amour
Je fus forgé dans le sang divin
Par le feu et la passion
Cristal du firmament
Mon métal est une étoile
Ma magie est mon aimé
Celui qui me guidera
Vers le mal je taillerai
Inlassablement je vaincrai
Car telle est ma matière
Magie et immortelle
Passion et raison
Mon guide m'attend
Et mon cœur règne
Dans le fourreau je glisserai
Sur son cœur je reposerai
Je suis l'épée de lumière
Matière et magie
Les symboles m'ont transformée
Et mon sommeil veille
J'entends les cris au loin
Des sentiments de cruautés
Ceux qui ont trahi
Je les pourchasserai
Et je vaincrai
Par sa main je chanterai
Les batailles et le sang versé
Il donnera les longs tourments
Le mal sera chassé
Je suis l'épée de lumière
Et je puiserai les baisers
Volupté et passion
Dans ses mains j'attendrai
Et je chanterai, l'harmonie
Les énergies de mes chants
Poseront les ornements
Des contes et des légendes
Des plans et des temps
Je suis l'épée de lumière
Et je n'aurai aucune pitié
Pour les héritiers des moines sombres

 

 

 

 

 

 

 

Les novices

 

             La caverne des gardiens de l’épée se préparait à recevoir la visite de la déesse Gaya. Le 12° gardien avait accompli sa mission de garde et d’entretien des connaissances. Il lui reviendrait donc le choix de désigner son remplaçant ou sa remplaçante. Dans la dernière course qu’il  entamait au bord de la frontière la plus exposée aux terres du Nord, il amenait avec lui  5 novices. Ceux qui lui avaient semblé être les plus disposés à porter la charge de la garde.

 

              Les autres gardiens avaient toujours laissé la déesse choisir les remplaçants. Mais, à la dernière transmission, Gaya avait annoncé que 10 garçons et 10 filles sortant de l’adolescence, devrait suivre le gardien dans les dix dernières années de sa garde. Ils constitueraient sa troupe d’éclaireurs. Les sages recherchèrent donc dans les familles ceux et celles qui pouvaient répondre à cet engagement. Il fut instauré des fêtes et des parcours d’enseignements, pour sélectionner les enfants et les préparer pour la sélection. Au bout de 8 années, une centaine de jeunes adolescents furent désignés. Ils suivirent alors, un enseignement spécifique et vécurent avec les peuples de la forêt, les Elfes. Ils devinrent des mages, des sages, des devins, des guérisseurs et des enseignants. Mais tous et toutes demeuraient des guerriers puissants et redoutables. Dans la dixième année, la reine des Elfes venue des plans voisins, intronisa 10 garçons et 10 filles qui s’étaient distingués par leur foi en la déesse et aux vertus de la lumière.

 

            Le douzième gardien s’inclinant devant la reine les prit sous son autorité et  partit de suite vers la frontière. Il  les placerait devant les dangers qu’ils  rencontreraient durant leurs parcours d’initiation. La déesse Gaya avait voulu se faire discrète à cette cérémonie mais seule la reine Elfe ressentait sa présence. Elles étaient aussi sœurs de vie. Le gardien leur donna la première mission. Dès qu’ils arrivèrent à la frontière, il les dirigea vers une montagne par la seule et unique route possible. De part et d’autre de celle-ci, des statues de dragons avaient été sculptées par une magie ancienne. Ila arrivèrent devant une immense porte de pierre. Le gardien put l’ouvrir sans difficulté. Il s’engagea à l’intérieur suivi par les novices. Une salle donnait accès à des couloirs s’enfonçant dans la terre. Au centre de cette salle une fontaine coulait sur des milliers de petits cristaux de toutes les couleurs. Il leur demanda à chacun de prendre un cristal dans l’eau sans le regarder, au hasard. Mais avant de s’approcher chaque novice se sentit observé et sondé par une énergie de vie incroyablement aimante et puissante. C’est en transe qu’ils puisèrent chacun un petit cristal. Les énergies du lieu avaient déjà choisi les couples. Car au final, chaque garçon reçut une compagne. Dix équipes étaient maintenant prêtes à s’engager pour la première épreuve. Quand ils ouvrirent leur paume, un cristal de couleur leur indiqua le choix du couloir à prendre. Dix équipes, dix cristaux et dix couloirs. Le gardien les rassembla autour de lui et tous s’agenouillèrent. Les garçons et les filles étaient remarquablement beaux et robustes. Une beauté d’âme qui donnait un rayonnement marqué par la magie de Gaya. Ils allaient partir une année dans le manteau de Gaya à la découverte de secrets que même les grands sages de leur peuple ignoraient. Ils partaient à la rencontre des peuples de l’ancien monde qui avaient fui le premier choix de la source, après l’échec des migrations cosmiques. Ces peuples les attendaient et leurs donneraient une  science et une  magie, pour un autre destin. Ils prièrent tous la source universelle. Puis le gardien les embrassa un à un, il leur donna à chacun la pierre de vision. Puis les dix équipes s’élancèrent  dans leur couloir. Le gardien sortit de la caverne et referma la lourde porte. Au moment où il s’apprêtait à partir, il vit dans le ciel, un immense dragon dessinant des cercles puis quelques instants après, il disparut. Le gardien sourit et pria seul. L’Yblouin suivait son gardien et il reçut ceci comme un honneur.

 

 

Le parcours des novices

 

            Les dix couloirs paraissaient identiques, au moins au début. Ils avaient été taillés dans la pierre de la montagne par une technologie encore insoupçonnée.

Ils descendaient progressivement et la course des équipes initialisée des lucioles qui autorisaient l’éclairage des lieux. Quand ils eurent parcourus à peu près la même distance, chaque équipe arriva dans un hall ou un siège de pierre à deux places attendait leur venue.

 

            Sur le dos du siège, une petite niche décorée de symboles inconnus les invita à y déposer le cristal de couleur que leur guide leur avait donné. Un long silence s’ensuivit, puis un chant s’éleva, étrange et profond. Les murs de la crypte amplifiaient les échos des sons qui montaient en puissance. Les parois rocheuses commencèrent à devenir translucides. Chaque équipe prit donc place sur le siège double. Celui-ci prit la forme des corps en mémoire. Une torpeur se développa et ils sombrèrent dans un sommeil pour un voyage qui resterait gravé en eux à jamais.

 

            Les cryptes, sous la force des sons devinrent des vaisseaux de cristal. Chaque équipe fut enfermée dans une coque de lumière. Quand le chant cessa ses harmonies les vaisseaux disparurent du sous-sol de la montagne sacrée.

 

            Cinq vaisseaux s’enfoncèrent dans le manteau terrestre, tandis que les cinq autres partirent vers les étoiles. L’initiation des équipes pouvait commencer.

Les cinq cités de Gaya accueillirent les novices. Il y avait :

  • La cité de la science universelle
  • La cité des mémoires cosmiques
  • La cité de la grande bibliothèque
  • La cité de la sagesse
  • La cité du pouvoir

De ces cinq cités, les novices reviendraient, avec les connaissances nécessaires pour affronter les temps difficiles qui s’annonçaient à eux. De ces équipes aucune ne serait retenue pour la sélection du 13 gardien. Mais ils l’accompagneraient dans son action.

 

            Les autres vaisseaux partirent vers les étoiles, et vers les constellations d’ou étaient venus les premiers migrateurs.

  • Bételgeuse
  • Le sagittaire
  • Orion la voluptueuse
  • Les pléiades
  • Antarès

 



20/12/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 12 autres membres