Parcours de mémoires

Le baiser de la magicienne

Première lumière

 

            Dans les chaleurs moites du marais des ombres perdues.

L'aventurier donnait à ses illusions, une réalité tant désirée.

Il était venu chercher dans cette terre maudite, l'écrin de diamant.

Séculaire légende des mondes décalés, qu'il avait décodée.

Il y a encore une semaine, ou un mois, il ne savait plus.

 

            Tout commença par la rencontre qu’il fit avec un monarque. Le grand roi de la  vallée des soupirs l'avait hébergé en remerciement. L'aventurier avait sauvé sa fille, des griffes des créatures de l'ombre. Tout c’était déroulé avec précision et le hasard posa son baiser sur le chemin du héros. Il marchait dans la pénombre des arbres en lisière d’une forêt ancienne. Ses pas le guidaient au hasard des routes, il n’avait pas de but, seulement ses rêves. L’aventurier était d’une taille respectable, bien charpenté et son regard brillait de malices. Cet homme trainait une légende et les peuples le présentaient souvent comme un immortel. Il était habillé de la couleur de l’indigo, et une grande cape dissimulait son équipement. Sur son dos un grand arc et une solide réserve de flèches le rendaient guerrier. Sous sa cape une épée de taille moyenne pendait à sa taille dans un fourreau riche en symboles peints. L’aventurier était aussi connu pour ses talents de magicien et de conteur. Il aimait les soirs de haltes, raconter ses aventures aux enfants et ses combats aux adolescents attentifs. Il souriait souvent car son imaginaire brodait facilement des intrigues que personne ne pouvait contredire.

 

             Mais sa légende perdurait et chaque peuple, chaque génération parlait de cet homme qui parcourait le monde. Cette journée- la, le cristal bleu qu’il portait à son cou, irradiât subitement en avertissement. La magie de sa nature profonde se mit en veille, et son regard plongea dans l’oracle de sa perception. Tout son corps se mit en éveil et il continua sa route, plus lentement la main posé sur son épée. Arrivant à un carrefour, il trouva, jeté à terre, une couronne de fleurs souillée par des larves rampantes. Par un geste d’énergie, les larves disparurent et il prit cette couronne  s’imprégnant de son histoire.

 

            Il visualisa une troupe de démons qui courait transportant sans ménagement une très jeune fille, affolée. Il nota avec inquiétude que cette tragédie en cours, contrastait avec la paix qui régnait sur ce monde. Il avait connu jadis, ce monde en proie aux combats des Dieux et Déesses, et il sentit que la balance penchait vers le néant. Les temps changeaient donc, et sa place parmi les peuples qu’il aimait serait bientôt de trop, il partirait alors. Il s’assit sur le sol, et tira d’une bourse six cristaux de lune, chacun d’eux s’ornait d’un symbole étrange. Il les lança devant lui et lut ce qu’ils lui disaient. Il ferma les yeux et son corps partit dans une transe qu’il maitrisait. Son âme volait au-dessus de la contrée. Il eut vite fait de retrouver la trace des démons qui inquiets le sentirent.

 

             Ils s’arrêtèrent aussitôt de courir et leur chef qui semblait gagné par une peur ancestrale tapa sur le sol fortement .Il semblait vouloir ouvrir une trappe en employant une magie qu’il ne maitrisait absolument pas. L’aventurier sut alors qu’il devait intervenir. Il plaça autour de son corps assoupi une magie protectrice. Tirant son épée il passa par le canal que le temps lui avait ouvert et se retrouva au milieu de la harde démoniaque. Il ne mit pas longtemps à les replonger dans le néant car sa magie portait la marque de l’avatar du Dieu des puissances suprêmes. Il ne resta plus que cette enfant femme, terrorisée et évanouie. Avant de la réveiller il souffla sur ses pensées, le vent de l’oubli.

 

                Quand le roi reçut le mage dans la vallée des soupirs, le palais grouillait des habitants heureux. Une table avait été dressée pour fêter le héros, mais il prit la parole distillant ainsi ses mots. Mon cher Roi, j’ai connu ton père et le père de ton père. J’ai connu ton royaume et les terres de tes ancêtres. J’ai vu naître cette forêt, et la magie de ses enfants. Il ya de cela très longtemps, à l’aube du monde Mes frères et mes sœurs vinrent sur ce monde, pourchassant les rebelles dans les magies de l’espace. Il y eut de grands combats, car le mal était dans son royaume. Nous luttâmes dans le chaos libérant les peurs. Nous chassâmes ses êtres dans un plan de pénitence et scellâmes à tout jamais les portes de prières.

Mais dans ces combats féroces je perdis tout mes frères, et de mes sœurs encore vivantes elles gagnèrent la montagne sacrée. Je parcours ce monde depuis, en quête des fractures, et la libération de ta fille préfigure des lendemains tragiques.

 

              Une porte de prière vient de s’ouvrir aux démons, et ceux ci envoient les hordes voraces. D’autres suivront. Il est temps maintenant de vous préparer au combat. Rassemble tous les peuples et porte leur ma voix.

 

                Je dois retrouver mes sœurs sur leur montagne lointaine, pour donner au cristal de vie la variation lunaire. J’ai en moi la clef des transformations, et quand de nouveau les portes s’ouvriront, vous devrez  tous partir. Grand roi, fais ce que je te dis, lève les troupes, rassemble les peuples, la grande migration commence. Les sommeils des êtres seront visités par mes sœurs, elles engageront l’exil pour les âmes de lumières. Il y aura des réfractaires et certains choisiront le mal. Mais grand roi, le temps n’est plus au choix. Avant de vous quitter il me reste une quête, partir dans les marais lointains consulter l’éther, maître du cosmos. Il me donnera l’écrin de diamants dans lequel je déposerai la flamme de mes tourments.

L’aventurier prit alors la route du néant.

 

 

 

Seconde lumière

 

            Les ailes portent les messages, seules vous sortez de votre torpeur pour confondre de votre vol les trépas des vivants. Les deux anges messagers, se dirigeaient vers la montagne des sœurs. L’avatar, du fond de son tombeau venait de frapper par son nouveau pouvoir l’ordre de la dernière bataille. Les anges n’avaient plus de regards, ils sortaient d’une lointaine torpeur, enfermés dans les rochers par la nuisance volonté d’une âme damnée. Dans le cylindre de métal qu’ils transportaient, se trouvaient les codes des nouveaux pouvoirs des sœurs. Ainsi le désirait l’avatar, lui qui ne pourrait plus jamais retrouver la lumière de la terre. Lui en qui les Dieux de l’univers avaient posé le dernier serment. Libérer les racines de la planète et installer la nouvelle déesse, instigatrice De l’arrivée du nouveau peuple des humains. L’avatar pouvait manipuler, orienter, protéger, mais la décision finale imposerait pour lui une autre libération. Regagner  enfin la terre des félicités.

 

          Dans le plan de pénitence, l’ange déchu tout de noir vêtu venait de briser le sarcophage de pierre, qui lui servait de cachot. Son regard de braise lançait la haine et la vengeance. Mais son pouvoir recommençait à naître et pour l’instant il ne pouvait sortir de son repaire. Il présidait une immense assemblée, ou les plus terribles engeances des cavernes de l’enfer se rassemblaient. Une voix jaillit du dôme de l’édifice et un Dieu de l’univers prit place devant lui. L’ange déchu plia la tête bien que son âme désirait s’en repaître. Mais la puissance des Dieux est au dessus du nuisant. Il ne pouvait que s’incliner et se soumettre. Le Dieu se nomma et lui tint ses quelques phrases. L’avenir des plans de cette fréquence cosmique est en jeu. Dans le panthéon d’éternité, beaucoup souhaitent que l’expérience cesse. Arrive maintenant le temps d’une nouvelle race « les humains ». Ce qui était cessera à tout jamais et rien de votre monde de magie ne devra subsister. D’autres comme moi, souhaitons aussi ce changement, mais en gardant présent les races premières. Tu étais l’enfant de mes passions, et dans ton âme le néant plaça la destruction. Qu’il en soit ainsi, je ne t’abandonnerai pas. Je te laisse dorénavant toute décision, tout choix. Tu garderas la décision du devenir de ce monde. Plus aucun Dieu ne pourra bientôt intervenir sur la magie des destins.

 

               Seulement je t’avertis de ce qui t’attends quand tu pourras enfin passer par la porte des prières. Ton frère l’avatar domine encore les puissances de la terre, mais tu ne pourras rien tenter contre lui. Par contre tu auras contre toi et tes légions de démons, l’aventurier et ses sœurs de lumières. Tu connais ton adversaire, c’est lui qui te chassa sur ces  terres d’oubli. Maintenant, le sablier du temps commence à libérer ses séquences. Dans trois pleines lunes descendantes, tu devras poser ta main sur l’écrin de diamant pour asseoir ton pouvoir total. Après, le sort des humains sera jeté, et les lois écrites le seront soit par ta main soit par celle de l’aventurier. Leur monde sera lumière ou tourmenté par ta faim.

 

              Le Dieu disparut, et l’ange déchu se dressa face à ses troupes. Il lança un cri qui ébranla les structures de la caverne. Dans l’horizon, une trouée commençait à s’ouvrir dans le ciel cramoisi. Par d’autres portes des enfers déferlaient des êtres plus difformes les uns que les autres. Bientôt, quand la porte sera dessinée et que les éclaireurs du roi démon auront préparés l’invasion. L’apocalypse commencera alors à répandre son baiser de feu.

 

 

Troisième lumière

 

               Quand l’aventurier quitta la forêt antique, ses pensées le guidèrent vers l’absolue vérité. Son temps arrivait à son terme, et tous les souvenirs profonds se confondaient en lui. Il prit le temps d’une halte pour revoir tous ces parcours depuis leur arrivée sur cette planète. Quand lui et ses frères et sœurs, n’étaient que des énergies prenant consistance de leurs corps. Quand la mission divine imposée par les Dieux de l’univers leur avait donné mandat de répandre sur ce monde la paix de l’éternel amour.

 

              Il repensa aussi aux symboles que lui seul reçut du père des pères. Symboles d’équilibre et de justice, les deux piliers de son fantastique pouvoir. Lui seul savait que la balance d’éternité ne pouvait exister que sur l’équilibre des mondes reposant sur le positif et le négatif. Toute loi reposait sur ces variations aussi bien dans la matière palpable que dans l’impalpable magie de toutes vies.

 

             Quand ils arrivèrent sur ce monde, le vaisseau de cristal se posa sur une montagne dressant déjà sa splendeur. Tout autour d’elle le monde était en création. Les secousses et l’alchimie des mécanismes  de la création s’exerçaient pour créer par la volonté des Dieux une aventure de vie capable d’absorber les âmes égarées de l’univers. Il y avait le besoin d’une nouvelle évolution, riche en compréhensions des secrets et des équilibres. Le temps des Dieux anciens fondateurs de l’univers devait laisser la place à l’être unique, symbiose de l’alchimie du rassemblement cosmique. Tout était pensé, mais les luttes progressèrent et les désaccords s’imposèrent. Les Dieux de lumières prirent des formes énergies, et des groupes se constituèrent dans l’immensité de l’espace. La source universelle imposait malgré tout ses lois. Elle demeurait multiple, et les Dieux respectaient sa justice.

 

            Son groupe se dégagea de la volonté positive d’élever le futur dans l’amour universel de la source originelle. L’être unique serait porteur de la force de tous ses enfants. Les messagers célestes deviendraient les anges, enfants des veilleurs dont les terribles sacrifices imposeraient les temps nouveaux.

 

             D’autres groupes furent créés, d’autres mondes en reçurent les messagers. Mais sur celui-ci, un messager puissant reposant sur les dogmes de négation, arriva aussi portant avec lui des miasmes de haines et de dévastation. Son vaisseau sombra dans le magma des volcans. Il posa son royaume sur le cœur des écoutes, et attendit patiemment son heure, en élevant sa haine et sa faim d’âmes perdues.

 

            L’aventurier s’imprégna de toutes ces perceptions, pour se rappeler sa mission. Devant un bloc de pierre dressé  vers le firmament, il s’agenouilla déposant ses armes. Il leva les bras et contempla le ciel puis libéra ces quelques mots en hommage à l’amour.

 

         « Père éternel, mère aimée, source de mes plus belles pensées. Votre enfant pose aujourd’hui devant votre magnificence, sa volonté de donner aux humains, la paix, dans la lumière de celui qui vient, enfant et père de toutes créations. » 

 

 

Quatrième lumière

 

             Les trois sœurs étaient assises sur le banc de pierre. Il avait été conçu par elles en arc de cercle. En son centre, une petite table basse supportait une fine lance de feu. Elle sortait d’un socle de magie pure et dressait dans sa flamme les danses des mondes lointains. La montagne avait été leur demeure, depuis la fin du terrible conflit ayant permis de chasser le roi démon hors de ce plan. Elles venaient de s’éveiller de leur long sommeil. Leur nature divine avait protégé chaque corps, chaque cellule de ce qu’elles avaient voulu être sur ce monde. Elles prononcèrent avant tout, le nom de leurs frères et de leurs sœurs qui n’étaient plus présents. Tous ceux et celles qui avaient péri dans le conflit. Mais leurs âmes originelles avaient été préservées. Elles ne pourraient plus poursuivre l’évolution, mais le futur exode prochain permettrait de réunir dans l’apothéose de la volonté du Dieu unique, la famille angélique. La flamme magique était ces âmes qui enfermées dans la substance fluidique du temps alimentait la vision des trois sœurs. Elles dominaient toute la région, et percevaient les changements. La porte qui venait de se manifester dans le plan de pénitence commençait déjà à apparaître dans celui-ci, du côté des marécages des ombres perdues.

 

               Les trois sœurs portaient en elles la puissance de l’avatar. Image d’un Dieu qui leur donnerait au moment choisi par lui seul, la clef de la mutation des temps nouveaux. Trois sœurs seraient mère d’une déesse fille, qui guiderait alors les peuples des premiers hommes.

 

               La première avait les cheveux d’un roux étincelant, elle portait la tunique végétale et son corps était couvert de runes et de symboles

             La seconde avait les cheveux d’un noir profond, elle portait la tunique minérale et ses yeux jetaient le feu

 

             La troisième avait les cheveux d’un blond éclatant, elle portait la tunique de lumière et dans son regard la paix de l’éternité rayonnait de sa grâce.

 

             Elles se tenaient par la main, se levèrent et se dirigèrent vers la porte de l’oracle.

 

           L’avatar apparut dans la magnificence de sa nature divine. Seule son image pouvait apparaître par cet artefact. Elles s’avancèrent jusqu’à toucher les deux piliers de la porte. Une éblouissante lumière partit du ciel lointain et engloba la porte. Tous disparurent dans la quiétude spirituelle de ce lieu de recueillement.

 

 

Prière des immortels

 

Nous dieux et déesses des temps de création

Notre âme multiple se dissocie dans la contemplation de la source

Mère d’éternité, mère de conception

Dans la profondeur de la maternité cosmique

Nous tes enfants de la grande migration

Avons choisi de poursuivre ta loi

Notre temps est fini, arrive l’enfant unique

Son monde sera une autre création, un autre univers

Notre symbiose s’opérera dans la prière des contemplations

Notre accord n’est pas établi

Des frères et des sœurs ont choisi le néant

Ils ne veulent pas de cet univers nouveau

Préférant installer leur avatar nuisant

Cet ange déchu que l’histoire future nommera

Il sera pour ton fils mère éternelle, un mécréant

Mais nous veillons et la cassure est consommée

De la terre que nous avons choisie

Naitra l’autre règne l’autre révélation

Dans le cœur de son cœur notre fils agit

Et ses filles l’accompagnent pour le dernier combat

Les voici devant ta lumière, leurs âmes s’émerveillent

De tant d’amour roi elles en seront les reines

Elles acceptent la clef qui dans leurs cœurs rayonnera

Pour le couperet final elles porteront l’ultime amour

Qui de leur frère vainqueur ouvrira l’exode

Nous dieux et déesses des temps de création

Donne-nous le baiser de l’indicible loi

Entière et lumineuse, elle ouvrira les portes

Voici venir à toi mère de tout notre amour

Le temps des humains, porteurs du non retour

Ce monde sera ou pas, fondateur de vie

Dans la profondeur de ta loi, il en sera ainsi

Filles et père, regagnez maintenant votre temps

Armez-vous de votre magie, et aimez votre frère

Lui seul porte le destin, devant les créatures du démon

Que vos âmes soient lumières

Partez maintenant.

 

      Devant le portail de l’oracle les trois sœurs libérèrent leurs mains, et ensemble, gagnèrent leur banc. Elles observèrent alors avec attention la flamme des âmes amies. Elles virent leur frère sur le chemin des marais et prièrent pour sa vie

 

 

Cinquième lumière

 

                 L’aventurier avançait calmement, sur la route du marais. Le fourreau de son épée mystique vibrait sous l’appel des combats. Les symboles dansaient dans la magie puissante qui se dégageait. Son âme avait communiée avec les Dieux et maintenant il se savait prêt au dernier affrontement avec le roi démon. Il savait aussi que sur sa route, les peuples enverraient leurs meilleurs guerriers. Les tambours de guerre retentissaient aux quatre points cardinaux. L’ambiance de ce monde devenait une fournaise de prières. Tous les lieux de prières rayonnaient de la lumière de la foi antique. Et les flammes puissantes s’élevaient vers les cieux offerts aux plus profondes offrandes.

 

               Comme pour les Dieux, les peuples de ce monde étaient aussi divisés. Et les adorateurs du roi démon existaient encore. Ils ne purent dissimuler leur appartenance au mal, et s’enfuirent vers les terres du nord en hordes désordonnées. Les prières de lumière entamaient leurs âmes, car en ce monde la magie transformait tout être. Le mal se levait et les forces bientôt s’opposeraient dans la plus vaste contrée déserte ouverte aux équilibres. Les marais des ombres perdues.

 

             Les marais se trouvaient au centre d’un désert de brumes et de forêt sombre et inquiétante. Des entités anciennes et malfaisantes avaient établi leur royaume. Le culte du roi démon perdurait encore en ce lieu. Les magiciens du royaume avaient réussi à ouvrir une brèche de temps jusqu’au plan de pénitence. Les éclaireurs du roi passaient donc par ce lieu et il était temps d’empêcher le déséquilibre naissant.

 

              Arrivé aux frontières des mondes de paix, l’aventurier s’arrêta dans la dernière forteresse gardée par des êtres légendaires. Le peuple des Elfes de la forêt des soupirs s’était entièrement regroupé dans celle-ci. Elle était taillée dans la roche d’une montagne. Les Elfes étaient en ordre de bataille. Les cristaux de lumières avaient été incrustés dans leurs fronts, montrant leur détermination à poursuivre la lutte jusqu’au bout. Les Elfes avaient été les compagnons des frères et des sœurs. Le vaisseau de cristal avait été aussi leur support les guidant jusqu’à ce monde. Depuis, leur peuple avait prospéré dans la densité des éléments. L’eau, et les forêts. La reine guerrière vint l’accueillir sur le ponton d’accessibilité. Elle était accompagnée par le roi magicien, et ses filles, car elle n’avait que des filles.

 

              L’aventurier et la reine tombèrent dans les bras et leurs fronts se touchèrent en signe de reconnaissance. La reine l’appela père, et lui, la nomma, ma fille des anges de lumières. Des milliers d’Elfes en ordre de bataille les attendaient dans la grande cour. Tous savaient car la légende des Elfes en était ainsi, que cette bataille marquerait aussi pour eux le dernier et grand exode de leur lignée. Exode vers la terre des ancêtres. Cet Eden si cher aux Elfes que les légendes des temps futurs continueraient à chanter pour la plus grande joie des humains nostalgiques des mémoires cachées.

 

La reine convia l’aventurier dans son palais, l’ordre des sept divinités Elfiques les accompagna. Ensemble, ils se dirigèrent vers un escalier camouflé par une magie propre aux dragons de l’inversible destin. Un souffle puissant et sulfureux chassa le voile d’invisibilité, et tous prirent la direction des sous sols de la forteresse. Imaginez un gouffre s’engageant dans les fins fonds de la terre. Avec au fond une lumière mauve indiquant une profondeur exceptionnelle. Tout autour des parois, un escalier serpentait inlassablement avec de temps en temps des paliers de repos. Sur chaque palier, des galeries gagnaient d’autres directions et des tintements métalliques laissaient entendre que les sous sols de la citadelle contenaient d’autres peuples qui eux aussi préparaient la guerre ultime. La reine ne semblait pas craindre ces bruits, ils lui paraissaient au contraire très familiers et amicaux. Elle dit simplement à l’aventurier, « eux aussi se préparent ».

 

             Arrivés au fond du puits, la lumière mauve laissait place à une météorite enchâssée dans la lave refroidie. Des bancs l’entouraient, et sur les murs, se détachaient les statues de tous les héros des temps passés. On y voyait les sept frères et les sept sœurs accompagnant le groupe d’Elfes venus de l’espace.

 

                Les sept mages Elfes prirent place sur les bancs et commencèrent à psalmodier dans leur langue si chantante et caractéristique.

 

                La reine et l’aventurier s’avancèrent et déposèrent leurs mains sur la météorite. La luminosité mauve fit place à une autre clarté beaucoup plus aveuglante d’un rouge lumineux. L’avatar apparut alors dans la transparence des fluides magiques engagés par les mages. Il avait repris ses formes énergies. Seul un visage se dessinait encore. La reine et l’aventurier étaient en transes. Ils n’étaient plus dans le puits mais leurs deux âmes retrouvaient le plan de l’avatar dans le ventre de la planète.

La forme énergie entoura les deux dignitaires. Ils reçurent chacun un message.

 

Pour l’aventurier. 

 

             Mon enfant, le conflit s’annonce le roi démon gagne chaque instant la force de sa magie noire. Bientôt si rien n’est accompli, la porte s’ouvrira sur le marais. Et ses légions déferleront sur ce monde. Toi seul porteras le coup qui laissera le temps futur s’accomplir selon la volonté des anciens Dieux. Mon temps est fini, je rejoins le panthéon des légendes. Mais avant de te quitter, saches que tes sœurs prient pour toi. De la fusion de leurs corps sortira la déesse mère des pulsations de la prochaine terre. Elles t’accompagneront ou que tu seras, ici et ailleurs. Elles sont en toi. Mon énergie coule en toi, et ton arc lancera les flèches détruisant les neuf gardes du démon. Un seul de ton épée devra lui trancher la tête. Un seul coup, porté avec la force des prières.

 

Pour la reine des Elfes.

 

              Ma fille, ton peuple te suivra dans la quête de votre monde antique. Après ce combat les vaisseaux de lumières viendront vous chercher, ici même dans les profondeurs de votre forteresse. Vous descendrez cet escalier en laissant à chaque palier les biens accumulés sur ce plan. La ou vous irez une paix céleste rayonne. Les forêts seront dans l’harmonie des symphonies. Vos guides antiques vous attendent. Vos pères et vos mères ordonneront les grands fluides de l’exode. Mais quand mon fils luttera contre le roi démon, ton peuple luttera sur la porte de passage des légions damnées. Vous devrez les empêcher de franchir ce passage. Il le faut absolument.

 

               Maintenant, mes enfants les temps arrivent. Je quitte ce monde, allez dans la force de votre magie. Les légendes écrivent déjà vos faits. Ecrivez la plus belle des histoires. Le roi démon doit être vaincu et détruit.

 

             Quand, tous se retrouvèrent au fond du puits, les mages de l’ordre des divinités Elfiques resta sur place. Le départ devait se préparer et la magie reprenait l’ordre des séquences. Telles que les livres sacrés des Elfes les dictaient. La reine et l’aventurier reprirent la route inverse. Ils débouchèrent sur la place, et la personne ne les reconnut. Ils avaient changé, leurs visages avaient pris les traits des dieux guerriers. Tous baisèrent la tête, tant la dureté de leurs regards imposait le respect. La reine sortit son épée de cristal indigo de son fourreau et poussa le cri du départ. Les cors de combat sonnèrent et chacun sentit courir dans son corps la frénésie des défis. Le temps des Elfes était venu, comme le temps de tous les peuples qui venaient au combat.

 

            Avant de quitter la reine, l’aventurier lui dit : je dois me rendre au cœur du marais. L’écrin de diamants m’attend. Vous devrez m’attendre entre les deux collines justes sous la fracture de la porte de passage. Poursuivez et détruisez tous les messagers du roi démon. Vous devrez aussi combattre les peuples dévoués à son emblème qui vous empêcheront de passer. Reine ton destin est lié au mien. Prends le commandement des forces. Que la force de celui qui arrive dans l’amour de l’univers soit en toi.

Sur un baiser, il partit vers sa quête ultime.

 

Sixième lumière

 

             Ici commençaient les pas des autres mondes. Les odeurs nauséabondes du marais avaient toujours empêché les explorations. Il était resté ainsi depuis les origines du monde. Ses brumes et ses mystères, sa légende aussi. Elle disait qu’à l’aube de l’arrivée de l’avatar et de l’ange déchu, les Dieux étaient venus ici même. Dans une caverne creusée dans le seul rocher, ils avaient déposé un écrin de diamants contenant une magie propice aux projections dans les temps futurs. Un lien temporel s’emparant de l’âme de la personne qui l’ouvrait, et qui l’envoyait très loin dans le futur. La légende précisait aussi, qu’un tunnel lumière se formerait et terminerait sa course dans un endroit déjà choisi par les Dieux. Eux qui avaient la vision des grands espaces et des futurs. L’aventurier sut que cette quête intermédiaire devait se réaliser avant de combattre le roi démon. Il devait absolument posséder cet écrin et l’utiliser au moment choisi par la magie que l’avatar venait de déposer en lui.

 

              Il pénétra dans le marais en empruntant la seule route possible. Bientôt, il tomberait sur un autel de pierre abandonné, qui était consacré aux Dieux. C’était le seul endroit ou il pouvait dormir en toute sécurité, sans craindre des attaques sournoises des forces du mal. Il y arriva plus vite que prévu. Cinq pierres étaient dressées vers le ciel presque collées les unes contre les autres. En son centre une table de prière demeurait bien seule. La table consistait à accueillir une seule personne. Elle s’allongeait sur elle, et se plaçait en situation de veille éveillée. Elle livrait son corps et son esprit au divin, en s’imprégnant des subtilités des perceptions.

 

               L’aventurier se posa la question, comment accéder bientôt à l’écrin. Seul dans le marais, ses pouvoirs ne suffiraient pas à percer les mystères. Il ne pourrait pas trouver l’écrin sans perdre beaucoup de temps à le chercher. Et puis, il entendait les démons qui patrouillaient de plus en plus nombreux. N’hésitant pas à s’engouffrer pour le pourchasser. Le roi démon connaissait aussi les pouvoirs de l’écrin et il le craignait. Il avait envoyé pour cela ses fanatiques adorateurs d’un peuple dédié à ses volontés. Ils avaient perdu leur humanité au détriment d’un corps qui faisait penser à celui d’un lézard, mais marchant sur ses pattes de derrière. Ils portaient une courtée épée à la ceinture. Il fallait se méfier de leurs morsures, car ils envoyaient du venin, dévorant ensuite leurs proies.

 

              L’aventurier les avait souvent combattus, et ils lui vouaient une haine féroce. Il décida de prendre une résolution. L’endroit de paix était aussi un catalyseur d’énergies. Il pourrait retrouver l’endroit ou était caché l’écrin et sa magie ferait le reste. Pour cela, il devait préparer son corps. Il plaça son arc et ses flèches au bord de la table. Puis il étala sa cape sur celle-ci. Il aligna les cristaux de lune qu’il portait, autour de la table codifiant une magie de protection et d’alerte. Il pria les Dieux. Il ramassa ensuite de la terre, et projeta une pincée sur chacune des pierres.  Quand les cinq pierres furent enduites de sa magie, l’autel de pierre devint une bulle d’énergie l’isolant du monde extérieur. La protection devenait totale.

 

              Il s’allongea sur la table, posant ses mains croisées sur sa poitrine. Il appliqua les rites de la transformation et petit à petit, son corps se figea dans la structure de la pierre. Un autre corps plus éthéré se détacha et il se retrouva plus aérien moins sujet aux forces de la terre. Il pouvait maintenant déployer toute sa vie tirée de la puissance de l’avatar. Il prit rapidement de la hauteur et sortant du cercle de pierre, il puisa dans les ressentiments qui venaient à lui. Il dominait le marais et petit à petit, il put apercevoir au travers des brumes épaisses, un halo de lumière marquant l’emplacement de la grotte. Mais il vit aussi que des ombres noires se dirigeaient rapidement vers celle-ci. Il sortit de son fourreau son épée sacrée et tout son corps énergie fonça vers l’écrin. La grotte se située sur une petite île perdue au milieu d’une mare ou les créatures du lieu se repaissaient déjà des démons et des êtres convertis au roi démon. Il y avait un combat terrifiant qui se déroulait car les envoyés du roi étaient nombreux et puissants. La scène faisait bouger l’île dans la projection de matières fétides. Les corps s’accumulaient et commençaient à combler une partie de la mare. Les créatures du marais vivaient dans ses profondeurs. Elles étaient gigantesques ressemblant à de longs serpents. Certaines possédaient plusieurs têtes et crachaient des flammes. La magie du roi démon exerçait avec davantage de force des ravages. Tout le marais à présent prenait vie et semblait vouloir se défendre des envahisseurs.

 

               L’aventurier dominait la scène et put observer la puissance du roi démon au travers des premières troupes de conquérants. Ceux-ci n’étaient que des émissaires, des éclaireurs. Mais la volonté du sacrifice marquait leur détermination. Ils arrivaient de plus en plus nombreux, et bientôt les habitants du marais seraient tous exterminés par cette haine et cet acharnement. Il laissa donc ce combat se dérouler car il n’était pas encore le sien. Il localisa avec précision la grotte. Trois grands arbres étaient croisés et entre leurs troncs, une ouverture laissait le passage à une personne de taille moyenne. Il sonda les profondeurs de la grotte pour savoir s’il n’y avait aucun occupant à l’intérieur. Mais, il semblait que comme pour le cercle de pierre, cette grotte était protégée par la magie des Dieux. Le mal ou le Bien pouvait à son aise franchir le seuil et accomplir la voie du destin. Il aperçut aussi qu’à proximité de cette entrée, une ombre vaporeuse s’approchait discrètement en se faufilant entre les cadavres et les combats. Il fonça alors devant l’entrée de la grotte et affronta son premier ennemi.

 

 

 

 

 

 

Chant du combat

 

Voici enfin s’opposant les deux êtres conquérants

 

Toi enfant des étoiles, et lui élève du néant

 

Il était enfant du roi démon et contenait sa magie

 

Mais toi, fils de lumière tu donnais ta foi

 

L’ombre se dressa et un corps prit forme

 

Mi homme mi femme son regard jetait la colère

 

Il se jeta sur la lumière pour en mordre sa chair

 

Mais ne rencontra que le fluide de vie, et cela le perdit

 

Quand l’enfant des étoiles plaça le fer de son épée

 

Sur le corps de l’immonde innommable

 

Le chant des runes s’éleva, libérant les magies

 

Mais enfant tu étais bien trop puissant et l’ombre s’écroula

 

Dans les pleurs du tyran roi.

 

 

 

  

            L’entrée se libérait, et l’aventurier pénétra dans la grotte. Il parcouru une longue descente et arriva dans une petite crypte taillée dans un immense cristal. Sa magie illumina celle-ci et entre des rayons de lumières croisés, il aperçut, l’écrin de diamant qui flottait. S’avançant vers lui, un visage apparu et une créature d’une fantastique beauté le regardait. Elle le détaillait avec curiosité, intérêt même. L’aventurier ne sembla pas insensible à la beauté de la femme qui transpirait de cette apparition. Le visage fit place à un corps assis sur un trône de bois. Il semblait qu’une liaison avait été établie avec un autre plan, différent et inconnu de l’aventurier. L’apparition parla. Je suis l’âme contenant dans l’écrin de diamant. Mon corps est celui que tu vois, mais dort depuis la nuit des temps sur ce trône de bois, caché dans les épaisses forêts d’un monde que tu ignores. Un monde éloigné et décalé par la magie du temps avec le tien. Les Dieux régissent beaucoup de mondes et de plans de lumières. Tout est lié, tout est équilibre dans leur sagesse. Quand à moi, je vais me présenter.

 

               Je suis la magicienne, ainsi nommée par les filles de mon peuple bien aimé. Quand tu arrivas sur ce plan avec tes frères et tes sœurs, je fis la même chose mais ailleurs. Vous étiez la volonté des Dieux et aussi des âmes pures tirées de la grande énergie divine, comme moi. Comme d’autres qui reçurent les mêmes missions que nous. Les Dieux me laissèrent ce souvenir, car pour vous il y avait une autre volonté. Aventurier, nous étions dans le creuset de la mère éternelle une seule et même âme. Et notre amour sublima les accords et les harmonies de notre cité, lieu de grande bénédiction des âmes jeunes. Tu partis avec comme compagnons et compagnes des Elfes des plans de créations des éléments. Moi aussi, mais intégrée à la migration d’un autre peuple Elfique. La, ou je suis maintenant dans l’attente de ton retour, est le havre de paix des peuples Elfiques. Nous attendons le retour de tous les peuples disséminés dans la galaxie. Les plans se lieront entre eux, et ils viendront nous rejoindre. Scellant ainsi la fin d’un temps. Préparant ailleurs l’arrivée d’un nouveau. Dans l’écrin se trouve la clef et la magie des Dieux. Quand tu l’ouvriras, le roi démon aura été vaincu par toi. La magie sera alors libérée, et il sera définitivement détruit de ce plan. Mais attention, utilises l’ouverture quand seulement ton cœur te le dira. Saches aussi que ton corps périra mais que ton âme lumière viendra me rejoindre pour officialiser nos noces et la réunion de nos deux âmes. Nous serons alors la couronne de lumière des mondes Elfiques et chaque reine portera sur son front nos deux cristaux, le bleu et le vert. L’enveloppe éthérée de l’aventurier rayonnait et son âme reconnaissait celle qui lui parlait. Une émotion passionnelle naquit en lui et les deux énergies se rapprochèrent l’une de l’autre jusqu’à se toucher. Dans le panthéon des Dieux, ceux de la bienveillance, sourirent. Les deux énergies s’aimèrent le temps d’une lune. Puis le voyageur resta seul devant cet écrin à présent posé au sol. Il venait de recevoir au plus profond de lui, le baiser de la magicienne, son âme sœur, celle pour qui maintenant serait dédiée son combat et aussi sa mort.

 

Septième lumière, le combat final

 

               L’aventurier reprit possession de son corps sur la table de pierre. Il s’assit et sembla un peu perdu dans ses pensées. La révélation de son âme sœur, avait ouvert dans son cœur la métamorphose de ce qu’il pensait être une nostalgie. Il s’agissait bien d’un formidable amour lié à une autre parcelle d’âme.

 

              Les Dieux décidemment changeaient et transformaient les mondes. Il se remémorait cette petite phrase, Tout est lié, tout est sujet aux changements, rien n’est acquis. Il aligna devant lui tous ce qu’il possédait. Son collier cristal, la bourse avec les cristaux de lunes dans lesquels les runes dansaient. Son épée avec les symboles qui maintenant prenaient pour lui une autre signification. Il avait visionné les mêmes qui décoraient le trône de la magicienne. Puis son arc et ses flèches. Voilà donc tout mon royaume se dit-il en les contemplant.

 

              Il plaça aussi l’écrin de diamant qui était si petit, qu’il pourrait l’attacher à son collier juste à côté de son cristal guide. Il le passa dans ses doigts en pensant à celle qui l’attendait. L’amour avait gagné son cœur et il la désirait, l’âme sœur est l’alchimie de l’amour. Quand on la retrouve tout son environnement s’estompe pour célébrer la réunion. Il se remit sur ses jambes, et s’apprêta pour le combat.

 

               La résolution marquait son visage et toute la magie de l’avatar rayonnait. Il ne cachait plus sa nature divine, il semblait être un demi-dieu inspiré par son destin. Il sortit du cercle de pierre en courant vers la plaine de la bataille ou la reine des Elfes l’attendait. Il l’informerait de l’exode de son peuple, seule information pour que les mages activent les rites anciens dans le puits de la forteresse.

 

                 Il quitta le marais et se dirigea vers la montagne lointaine ou ses sœurs priaient. La grande plaine touchait à la fois le marais et léchait les pans de la montagne. Il pouvait apercevoir la porte dans le ciel. Les énergies malfaisantes commençaient déjà à toucher son monde. Les démons les plus petits déferlaient et ils entendaient les trompettes des cohortes d’Elfes qui engageaient le combat. De toutes les directions, les peuples envoyaient leurs combattants. Les dragons des très hautes montagnes encore survivants des cataclysmes antiques volaient vers la porte. Les êtres de pierres sortaient des sous sols de la planète. Des êtres mi homme, mi ours, brandissaient des énormes gourdins épineux. Sur leurs torses les signes de la lumière rayonnaient de sa puissance. Les plus nombreux étaient ceux et celles qui lui ressemblaient. Ceux et celles qui préfiguraient la future race des humains mais qui gardaient encore en eux la magie de la création. La plaine serait le lieu de la métamorphose, de l’accomplissement de la volonté des Dieux.

 

 

Dans le Panthéon des Dieux

 

L’œuf cosmique palpitait de sa dernière métamorphose.

 

Dans peu de temps, les Dieux auraient vécu.

 

L’équilibre du cosmos reposerait sur l’union

 

L’assemblée des Dieux favorisait le libre arbitre, la libre pensée

 

Mais quand la décision collégiale s’établissait

 

Plus aucun ne se plaçait en défaut des lois

 

Il n’y avait donc aucun bien et aucun mal

 

Il y avait des choix de pensée et d’action

 

Il y avait des mondes positifs

 

Il y avait des mondes négatifs

 

Et toutes les vies reposaient sur ces principes

 

Mais ils avaient tous choisis un monde sur lequel il y aurait les deux

 

Et ce monde était décliné en plusieurs identités vibratoires

 

Celui qui concentrait toute les expériences arrivait à son terme

 

Le bien et le mal, révélés sur cette terre allaient déterminer l’avenir de la nouvelle race, les êtres humains.

 

Les Dieux qui avaient créé le roi démon l’oublièrent

 

Les Dieux qui avaient créé l’avatar l’oublièrent

 

Mais les Dieux ne pouvaient oublier les frères et les sœurs, car ils étaient enfants de la source universelle, égaux à eux, mais révélés aux mondes de matières.

 

Tout était scellé, tout allait s’accomplir. Maintenant le Dieu unique imposerait ses lois, la source reprendrait tous ses enfants pour servir son seul fils régnant.

 

                 L’aventurier arriva au cœur d’une mêlée gigantesque. Il avait sorti son épée et se taillait son passage parmi les hordes assoiffées de sang. Pour l’instant seules les troupes Elfes combattaient. Elles procédaient toujours de la même façon. Les archers tiraient et les fantassins s’engouffrés dans les brèches créées pour de façon méthodique occire tous les êtres qu’ils rencontraient. Ensuite, ils se repliaient et de nouveau les flèches partaient. D’autres troupes plus nombreuses concentraient autour de la reine guerrière attendaient le moment de s’élancer. Pour l’instant, ils n’avaient contre eux que les premières lignes des assaillants. Des démons beaucoup plus féroces allaient passer par la porte quand celle-ci s’ouvrirait davantage dans le ciel.

 

             L’aventurier arriva à hauteur de la reine, et celle ci l’invita à la rejoindre à l’écart des troupes. Il lui fit part, de la puissance de l’écrin et aussi de la destination du message de la magicienne. La reine s’inclina à son nom. Elle enregistra le nom de la magicienne que nous ne pouvons pas traduire ici, car son ne doit jamais être prononcé. Le nom prit la forme du code magique du départ des Elfes. Elle informa de façon immédiate par la pensée, les mages restés dans le puits et aussi chaque Elfe vivant. Ceux et celles qui survivraient devrait le prononcer quand ils seraient au contact de la météorite du fond du puits. Les vaisseaux légendaires des Elfes étaient en fait cette météorite enfouie dans le cœur de la Terre. Au fond du puits les mages, se couchèrent sur la météorite et prononcèrent inlassablement le code. La météorite renaissait doucement, et quand le rayon violet symbole de sa vie s’élança vers le ciel, les mages quittèrent leur enveloppe matérielle pour devenir des passeurs d’énergies. Ils commencèrent ainsi à mettre en place la passerelle entre les deux mondes. Ils deviendraient ensuite dans les légendes, les passeurs d’éternité.

 

            La reine prit l’aventurier dans ses bras et lui dit, à bientôt mon ami. Si tout réussit, nous nous retrouverons dans le plan de ta belle magicienne. Maintenant accomplit ta destinée. Tu dois être et demeurer seul. Ton corps énergie prend le dessus sur ton corps physique. Opère la transmutation ici même, en ce lieu, nous détruirons ton corps pour empêcher que les démons ne viennent le récupérer t’empêchant de tuer le roi démon.

 

              C’est ainsi que le passage eut lieu, de la matière à l’énergie. Comme sur la table du cercle de pierre, l’aventurier quitta son corps physique. Il resta quelques temps en observation de son ancien corps matériel, puis s’assurant que plus rien ne le retenait avec lui, il s’élança en direction de la porte maudite.

 

La reine opéra par la magie de sa lignée, l’acte de disparition totale. Le corps physique de l’aventurier fut absorbé par le néant. Entre temps, les différents rois et reines des peuples amis arrivèrent auprès d’elle avec leurs troupes. Dans peu de temps et chacun le savait s’opèrerait la grande transmutation.

Chaque peuple de ce monde gagnerait son havre de paix. Seuls les Elfes et d’autres peuples plus fluides et invisibles gagneraient le plan de la magicienne. Les dragons survivants seraient repris par la loi cosmique dans un monde d’oubli et de paix. Tous les autres peuples resteraient sur ce monde mais peupleraient son intérieur là, ou la future déesse de ce monde les abriterait. Les précurseurs des futurs êtres humains devraient continuer à parcourir le monde ou du moins ce qui en resterait. Leurs descendants confondraient alors leurs propres origines. Seules des légendes et des rites garderaient en mémoires la déesse et ceux qui par la suite l’aimeraient pour la vénérer.

 

 

              Les assauts reprirent de plus belle car le roi démon sentait qu’inexorablement l’âme éthérée venait à lui. Il ne pouvait pas encore passer par la porte trop fragile pour sa puissance. Il redoubla d’intensité pour l’agrandir et ses troupes monstrueuses y passèrent en furie. Les peuples les attendaient et la magie des combats s’opéra freinant le débit de la porte.

 

          L’aventurier y passa sans problème. L’énergie magique de l’avatar se mettait en guerre aussi. Il entra dans le monde pénitence. Tout était feu et flammes, les monstres se dévoraient entre eux pressés de se rendre au combat. Il fila jusqu’aux pentes d’un énorme obélisque. A l’intérieur les vociférations du roi démon s’amplifiaient. Il s’arma de son épée et anima toute la magie qui rayonnait en lui. Son corps prit une dimension gigantesque et s’enroula autour de l’obélisque. Le roi démon sentit cette présence et se fureur fut totale.

 

         L’obélisque explosa et ils se retrouvèrent l’un en face de l’autre. Il n’y eut pas de confrontation. Les deux énergies se livrèrent à un combat cataclysmique. Ni l’un ni l’autre ne prenait le dessus. Mais durant ce combat les forces du roi démon ne pouvaient plus se concentrer sur le passage de la porte.

 

              Longtemps mit en difficulté par la densité des troupes du mal, les forces de lumières commençaient à perdre du terrain. La reine Elfe maîtresse de la guerre, encouragea les troupes à reprendre l’offensive. Au début les chances étaient minimes et il y eut beaucoup de victimes. Toutes les âmes perdues étaient récupérées par les mages de tous les peuples qui les placèrent dans les cristaux des mémoires. Ceux ci partiraient avec les Elfes pour être vénérés par eux, mais comme chaque histoire à une suite. Ces cristaux seraient beaucoup plus tard un autre point de départ d’une migration.

 

             La reine fit avancer ses troupes mais veilla à na ne pas approcher la porte. Elle continua à demander de maintenir les démons autour de cette porte. Ceux qui pouvaient s’enfouir étaient rattrapés par des éclaireurs de tous les peuples et exterminés sur place.

 

           Durant le combat, des amours s’opérèrent entre les femmes Elfes et les hommes des précurseurs de la race humaine. Ils suivraient les Elfes dans leur exode, la reine consciente de tous l’avait décidé. Comme pour les filles et les Elfes garçons. Tout était lié, tout s’écrirait ainsi. Ici et ailleurs, les plans se parleraient plus tard, bien plus tard.

 

          L’aventurier put enserrer le roi démon dans un arc de lumière. Les regards se croisèrent et le roi démon devenait fou. Il explosa de haine devant la vision des Dieux. Il insulta ses créateurs et ceux -ci baissèrent les yeux de honte.

 

          L’aventurier ouvrit alors ce que son cœur lui dictait. Il libéra l’âme de la magicienne qui devint une boule puis un astre d’énergie blanche. Le roi démon fut avalé par une tornade qui prit dans sa force tous les maléfices de ce monde. Les démons et les êtres malfaisants furent aussi happés.

 

              Le plan des pénitences disparut et l’espace apparut dans la vision de l’aventurier. Une voix lui dit alors, rejoins moi mon aimé. L’aventurier disparut aussi et le temps s’arrêta de battre.

 

            La reine Elfe sentit la fin arriver. Elle ordonna à tous les peuples de se replier et de réaliser ce que la légende imposait. Chaque peuple sut alors qu’il avait l’espace d’une lune, pour quitter ce monde. Tout s’opéra ainsi.

           Les Elfes rejoignirent leur forteresse, mais plus de la moitié du peuple avait disparu dans ce conflit. Les cristaux des mémoires seraient déplacés en premier. L’exode eut lieu et patiemment et chacun descendit l’escalier du puits. A chaque arrivée, l’énergie des mages les avalait. Dans le plan de la magicienne, les peuples Elfes se retrouvaient. Quand tous furent passés, la reine et ses filles firent disparaître la forteresse. Ce monde commençait à changer. Les catastrophes qui allaient s’enchaîner changeraient les continents et les océans.

 

           Le monde des êtres humains allait commencer lentement. La magie vivait maintenant au cœur de cette terre. La ou la déesse GAYA venait de naître protégée par les peuples qui y vivaient maintenant.

 

           Tout est lié, tout est défini pas le cosmos. Un seul Dieu unique prenait possession du Panthéon. La source avait repris tous ses enfants.

 

           Dans une forêt radieuse et ensoleillée, deux âmes s’embrassaient la magicienne et l’aventurier. Ils étaient entourés par une autre magie. Et les sœurs alors ?  Leurs prières avaient suivi leur frère, et elles étaient en lui. Ici les trois sœurs devinrent des prêtresses d’un rite nouveau. Elles seules communiaient avec GAYA mais c’est aussi une autre histoire.   

 

 

 

 

 

 

 



21/12/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 12 autres membres