Parcours de mémoires

Terre d'asile

 

        Sylliana la démone, était assise sur le rebord de la fenêtre de sa tour de pénitence. Brocélian le mage, en avait décidé ainsi, après les fautes commises par son ancienne disciple. Brocélian avait été aussi mon maître à cette époque et j'ai  connu Sylliana, trop bien connu, d'ailleurs. Ce qui a causé ma perte et la fermeture du plan de lumière que j'avais ouvert pour elle. Mais elle m'a trahie. Le temps pansera les plaies car les Dieux ne la laisseront pas éternellement en pénitence. Elle doit s’éveiller à la lumière et devenir une aide très précieuse pour mes prochains combats.

 

          Je suis Shequem, et mon plan actuel me connait comme le précepteur des prêtresses de GAYA. Ses jeunes filles sélectionnées  par les druides pour leurs capacités psychiques importantes. Quand je suis arrivé sur ce plan, Brocélian, qui savait tout avait alerté le grand Druide, Dernamon de mon arrivée. L'autel des sept pierres dressées avait été préparé, et un drap pourpre étalé dessus. Dans la nuit de pleine lune rousse une fracture temporelle s'ouvrit dans le ciel étoilé, et mon corps désarticulé aspiré par la brisure du temps tomba sur l'herbe de la clairière. Dernamon envoya les gardiennes de la crypte et celles-ci m'entourèrent du drap pourpre et  déposèrent mon corps sur la pierre. Juste avant la fermeture de la porte temporelle, le visage de Brocélian s'imprégna dans l'obscurité et Dernamon le salua, comme un érudit salut son maître.

           Le temps passa, et mon corps prit l'empreinte de ce plan de vie. Je devins différent et l'oubli gomma ce passé. Les feuilles des arbres avaient recouverte mon corps mais le drap semblait me protégeait éternellement. Quand je repris conscience, les prêtresses de la crypte étaient la, et elles me  lavèrent dans la source sacrée du peuple de la forêt. Une tunique blanche me fut donnée et un lien végétal ceintura ma taille. Dernia la gardienne des lois me reçut dans le temple de l'arbre des lois, un tronc gigantesque qui ouvrait l'entrée des mondes des abysses. Elle déposa un baiser sur mon front et chanta les trois runes qui étaient tatouées sur mon cou. Puis avec une caresse maternelle elle me dit,

" Vas Shequem, sur ta route de lumière, tu instruiras mes novices et tes vers seront la nourriture des fleurs de mon jardin. Nous nous retrouverons quand le temps sera venu."

Ce que je ne pouvais pas encore apercevoir, c’était la présence fluidique de Brocélian qui m'étudiait en souriant, avec un air satisfait.

 

 

            A cette époque, le plan de Brocélian le mage éternel de sagesse était un oasis de paix et d’amour. A l’époque ou GAYA la terre aimée des Dieux présentait une géographie très différente de ce que l’avenir présenterait à la race d’humains. Les grands cataclysmes n’avaient pas encore eu lieux, et les continents jouaient avec la douceur des éléments. La plus grande partie de l’astre reflétait la lumière et la paix et les nuits donnaient aux êtres présents l’occasion de communier avec cet éther qui portait les messages de leurs origines. Les peuples présents étaient tous venus de l’espace pour trouver un havre de paix et bâtir d’autres modèles de sociétés avec des lois autorisant l’aventure et l’harmonie des différences.

 

            Des cités s’étaient construites dans le respect total de la faune et la flore de cette planète. Les premiers immigrants se ressemblaient, ils portaient les mêmes valeurs bien que leurs corps divergeaient considérablement. L’atmosphère de GAYA transforma tout cela et les peuples que les légendes nous content sont issus de ce temps.

 

          La grande majorité devint les Elfes, des montagnes, des forêts et des rivières. Puis il y eu les nains car ce peuple aimait visiter le ventre de GAYA et leurs tailles s’adapta aux galeries qu’ils creusaient inlassablement. Il y eu aussi les nymphes, les fées, les sirènes, et les amazones, guerrières farouches qui s’installèrent à proximité des frontières de l’invisible menace des démons. Et d’autres dont les noms se sont éteints dans les mémoires.

 

           Certains peuples des étoiles donnèrent les mages, les magiciennes, et les troubadours. Ma mémoire a gardé intacte le rayonnement de la magie puissante qui agissait jadis et même aujourd’hui alors que mon nom Shequem s’est éteint je m’en rappelle encore et je rêve. Seulement tout n’était pas parfait, et aux deux pôles de la planète des zones d’ombre avaient accueilli des peuples plus sombres tout aussi imprégné de magie mais qui avaient passé des pactes avec les dieux noirs. Les dieux dans leurs domaines célestes et dans l’enfer envoyèrent des avatars prenant la forme des nouveaux habitants de GAYA.

 

            Brocélian faisait partie de la lignée des premiers avatars de la source. Issus de son énergie d’amour et de puissance cosmique. Il était comme ses frères et sœurs le gardien des équilibres. Quand les peuples commencèrent à se structurer en castes représentatives des modes de vie, ils arrivèrent sur GAYA dans un vaisseau de cristal aux couleurs de l’arc en ciel. Une grotte profonde accueilli le vaisseau et chacun prit sous sa protection un peuple différent.

Mon peuple était le moins nombreux, et nos corps pouvaient déjà préfigurer celui des humains qui seraient plus tard le seul peuple désunis de GAYA après bien des conflits et des bouleversements. Mais ceci est une autre histoire. Nous étions une petite centaine d’individus et nos parents venaient des Pléiades, un amas d’étoiles perdu dans l’univers. Nous avions construit un village à proximité des montagnes et d’une mer intérieure. J’étais encore un enfant quand Brocélian vint me chercher. Mes parents ne m’empêchèrent pas de partir, car les traditions de mon peuple l’avaient annoncée.

 

             Le premier geste du mage fut de poser sur mon front un cristal familier qui de suite scintilla découvrant un amas  d’étoiles intérieures. Il sourit et dessina sur mon cou trois runes en murmurant des mots que personne ne connaissaient. Il me prit par la main et une lumière aveuglante nous transporta dans une tour construite dans une vallée merveilleuse ou des animaux inconnus vivaient en sérénité. C’est là que je fis connaissance de Syllania,  

 

 



08/01/2012
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